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12 juillet 2015 7 12 /07 /juillet /2015 13:18
le Pendu, tarot de Charles VI
le Pendu, tarot de Charles VI

« Plus une chose est noble, plus elle est universelle.[1] »

Maître Eckhart

L’apparition de la carte à jouer en France

On trouve le premier texte relatif aux cartes dans les minutes d’un notaire de Marseille, Laurent Aycardi, le 30 août 1381.

Quelques dates significatives

1382 : Ordonnance du magistrat de Lille interdisant le jeu de cartes.

1398 : Ordonnance du Prévôt de Paris, interdisant aux gens de métier de jouer, les jours ouvrables, à différents jeux, notamment aux cartes.

1582 : Première mention de la profession de cartier dans les rôles des corporations parisiennes.

1583 : Suppression des droits de sortie, mais imposition de toutes les cartes fabriquées en France. Contrôle par les receveurs des marques imprimées sur les enveloppes des jeux. En 1584, la ferme des droits sur les cartes est concédée à Antoine-Erigallot. La levée de ces droits ayant été empêchée par les guerres, Henri IV confirme l’obligation de l’impôt en 1605, puis en 1607.

1594 : Les maîtres cartiers, fabricants de cartes, tarots, feuillets et cartons s’érigent en une même communauté. Leurs statuts, autorisés le 12 juillet 1594, sont confirmés par le roi en octobre.

1681 : Arrêt du Parlement spécifiant que les « cartiers, tarotiers, feuilletiers et cartonniers ont droit et possession d’acheter et vendre toutes sortes de papiers ».

1816 : Les cartiers sont autorisés à « faire usage de papiers tarotés ou de couleur pour le dessus des cartes ».

1832 : De La Rüe, cartier à Londres, dépose un brevet pour un procédé permettant de colorier les cartes avec les couleurs à l’huile s’appliquant au moyen de planches et de la presse typographique. En France, ce procédé ne sera couramment utilisé qu’après 1850 environ.

1850 : Les moules sont gravés sur acier et multipliés par la galvanoplastie. Le moulage se fait sur presses mécaniques, à l’encre d’imprimerie.

1945 : Suppression de la Régie des cartes à jouer.

L’origine des cartes

Le jeu de cartes semble apparaître en Chine au xe siècle de notre ère. Rémusat découvrit dans une encyclopédie, la T’su-shu-chi-ch’eng, que l’empereur Mu Tsung possédait des cartes en l’an 969, y jouait régulièrement et avec grand plaisir. Les premières cartes chinoises ne furent peut-être, à l’origine, qu’une imitation en carton des pierres, des dés ou des dominos. Gérard Van Rijnberg[2] avance l’hypothèse d’une diffusion des cartes par les Tartares qui, après avoir conquis la Chine en 1215, envahirent la Russie vers 1238. De là, les cartes se propagèrent dans toute l’Europe. Mais on peut également supposer que leur expansion se fit par l’intermédiaire des grands aventuriers et voyageurs de cette époque, qui permirent dès le xiiie siècle aux banquiers et aux marchands vénitiens de développer le commerce avec la Chine. Ainsi pourquoi ne pas imaginer qu’un homme comme Marco Polo, qui résida quelque seize ans à la cour de Kubilay Khan, ait ramené de ces lointaines contrées un jeu inédit, inconnu en Europe ? En changeant de continent, ce jeu aurait pris peu à peu une forme adaptée à notre culture et à nos mœurs ; d’autant que tous les grands spécialistes de l’histoire des cartes s’accordent à dire que les tarots firent leur apparition en Italie, plus précisément à Venise.

Dans le dernier quart du xive siècle, les cartes étaient bel et bien présentes à Venise : on les appelait Naibbes ou Naïbi, termes que l’on retrouve encore dans le mot Naipes, encore utilisé de nos jours par les Espagnols. À cette époque, il existait une corporation d’imagiers, ou peintres d’images, qui réalisaient à la main, sur parchemin ou sur carton, les sujets religieux et profanes très prisés par le peuple : les trois vertus théologales, les quatre évangélistes, les péchés capitaux, les cinq sens, les Muses, etc. Les Italiens réunirent toutes ces images en une sorte de jeu des sept familles, tout d’abord destiné à l’instruction et à l’amusement des enfants, qui aboutit aux Naïbi. On y retrouve tous les symboles de la condition humaine : le mendiant, le serviteur, le valet, le chevalier, le pape, le roi, l’empereur, le docteur, le juge, etc. Nous ne sommes pas loin des tarots.

Les tarots

L’origine du mot est tout aussi obscure et mystérieuse que celle du jeu lui-même. Court de Gébelin pensait qu’il dérivait de deux termes égyptiens : tar « voie » et ro « roi » ou « royal ». Le tarot serait donc la voie royale ou la voie du roi, celle qui fait d’un homme du vulgaire un initié. On a également rapproché le mot du nom de la loi juive, Tora, ou des termes latins rota « roue de l’existence » et orat, qui signifie « il prie ». Quoi qu’il en soit, le dictionnaire de l’Académie française définit les cartes tarotées comme « des cartes dont le dos, ou revers, est marqué de grisailles en compartiments ». C’est donc peut-être tout simplement par analogie que les tarots sont ainsi dénommés…

Le jeu de tarot

La composition du jeu de tarot, qui comporte 78 cartes ou lames, est restée immuable depuis son apparition au xvie siècle. Elle se décompose de la façon suivante :

  • 56 cartes ordinaires divisées en 4 couleurs de 14 cartes chacune, comprenant 10 cartes numérales (du 1 au 10) et 4 figures appelées têtes ou honneurs (roi, dame, cavalier, valet) ;
  • 21 atouts ou triomphes, numérotés de 1 à 21 ;
  • un atout spécial sans numéro, appelé en Français Fou, Excuse ou Mat.

Le jeu de cartes ordinaire, qui en contient 52, est en fait composé de 56 arcanes mineurs du tarot de Marseille, auquel on a ôté les cavaliers – confondus avec les valets. On a remplacé les enseignes (les symboles des couleurs) italiennes par les enseignes françaises : Ainsi les Bâtons sont devenus des carreaux, les Coupes des cœurs, les Épées des piques, et les Deniers des trèfles.

Le saviez-vous ?

Enseignes italiennes Enseignes françaises

Bâtons Carreaux

Coupes Cœurs

Épées Piques

Deniers Trèfles

Nous verrons plus loin que les tarots les plus prestigieux et les plus anciens viennent d’Italie. Ils ont conservé les enseignes de leur pays, de même que le tarot de Marseille, dont les arcanes mineurs sont des coupes, des bâtons, des deniers et des épées.

Le tarot, point de convergence de différentes traditions

Le tarot, avec surtout ses 22 atouts ou arcanes majeurs, continue de susciter bien des curiosités, tant chez les occultistes que chez les universitaires. Les symboles du tarot étonnent, questionnent, soulèvent autant de désirs que de répulsions. Pourquoi cette lune ou ce soleil, cette tour foudroyée et ce drôle de pendu ? Par-delà ce foisonnement de réactions extraordinaires, il reste la certitude que les 22 atouts du tarot procèdent d’une iconographie à la fois médiévale et chrétienne, humaniste et antiquisante.

En 1966, Gertrude Moakley a publié à New York un essai sur le tarot des Visconti-Sforza, où elle explique notamment que les images des 22 atouts représentent les figures d’un défilé triomphal comme on avait coutume d’en voir à Milan, Venise, Ferrare, et dans toute l’Italie[3]. Au Moyen Âge, le triomphe (trionfo en italien) désignait tout cortège en mouvement, tout défilé réunissant des figures tirées de l’Ancien et du Nouveau Testament, des fous, des géants, des déesses ou des dieux, des héros de la tradition chevaleresque ou courtoise, tout cela dans un joyeux délire de couleurs et de masques au milieu d’une foule en liesse !

Le tarot des princes et des artistes

Au Moyen Âge, on vit naître deux arts majeurs liés à l’écriture, la calligraphie et l’enluminure qui furent, du moins à leurs débuts, l’apanage des moines. Les enlumineurs étaient de véritables artistes, capables non seulement de réaliser des lettrines en feuilles d’or marquant le début des chapitres, mais aussi de reproduire et d’inventer des dessins de toutes sortes. Le motif était d’abord esquissé avec un poinçon, puis les détails étaient repris à la plume d’oie et à l’encre. Les contours en couleurs étaient exécutés à la plume. Seul « l’intérieur » se faisait au pinceau fin.

Le tarot de Charles VI

De nombreux auteurs situent l’origine de ce jeu en France, sur la foi d’une notice trouvée en 1392, dans les comptes de Claude Poupart, trésorier du roi Charles VI :

« Donné à Jacquemin Gringonneur, peintre, pour trois jeux de cartes et à diverses couleurs, de plusieurs devises, pour porter devers le dit Seigneur Roi, pour son ébattement 56 sols parisis. »

C’est Roger de Gaignères (1642-1715) qui donna 17 cartes de ce jeu à la Bibliothèque Nationale. On peut encore aujourd’hui les admirer dans le Cabinet des Estampes( ancienne BNF

Ces cartes, de fort belle facture, dateraient de la fin du xve siècle et seraient originaires d’Italie du Nord.

Il existe 3 jeux incomplets, peints à la main et réalisés pour les familles Visconti-Sforza. D’une exceptionnelle beauté, ces cartes de grande taille, richement enluminées, nous renvoient l’image d’une société raffinée, aux fêtes élégantes et aux divertissements précieux. L’un de ces trois jeux est conservé à la bibliothèque Beinecke de l’université Yale : ces cartes auraient été conçues par Bonifacio Bembo, artiste de la deuxième moitié du xve siècle, pour Francesco Sforza, devenu de Milan en 1450 par son mariage avec Bianca Maria Visconti. On reconnaît sa devise – qui figure sur les cartes de points et sur certains atouts–, « A bon droyt ». Les autres jeux sont conservés dans les collections de la Pierpont Morgan Library à New York et à l’académie de Carrare, dans la collection de la famille Colleoni de Bergame.

***Insérer une illustration ?

Les tarots de Mantegna

Il s’agit d’une des plus belles et des plus énigmatiques suites d’estampes de la gravure italienne. Bien que ces cartes ne constituent pas un jeu de tarot et ne soient pas l’œuvre de Mantegna, elles ont attiré l’attention de maints érudits. L’ensemble des tarots de Mantegna se compose de quelque 50 estampes numérotées en chiffres romains et arabes, légendées en dialecte proche de ceux de Venise et de Ferrare. Il se divise en cinq séries de 10 gravures, dont les thèmes sont les suivants : la hiérarchie de la société et la condition humaine, les Muses et Apollon, les arts libéraux et les sciences, les principes cosmiques, les sept vertus, les sept planètes et les sphères.

Il n’est pas inutile de citer les personnages de la première série, car ils mettent en évidence l’analogie de ce jeu avec le tarot : le mendiant, le serviteur, l’artisan, le marchand, le gentilhomme, le chevalier, le doge, le roi, l’empereur et le pape. Ce jeu, très moderne dans sa structure, présente l’homme comme indissociable de son environnement ; c’est le microcosme dans le macrocosme, le « connais-toi toi-même » de Socrate pour mieux comprendre l’univers ! Il veut enseigner et transmettre quelque chose aux hommes, et pourquoi pas un parcours initiatique ? On a même rapproché ces tarots du jeu du Gouvernement du Monde inventé par le Pape Pie II et certains cardinaux lorsqu’ils se réunirent à Mantoue en 1459.

Les cartes imprimées

Dès la deuxième moitié du xve siècle, les procédés de fabrication évoluent : l’impression à la planche permet la production des cartes en grande série. En 1444, à Lyon, un certain James du Boys exerce le métier de « tailler de molles de cartes, fayseur de cartes… ». En outre, les cartes sont si répandues dans le peuple que des textes officiels tentent d’en restreindre la pratique. Quelques années plus tard, on commence à utiliser des lames de métal (cuivre), et la production des cartes qui, jusque-là, était le fait d’un artiste créant une pièce unique, se transforme en une véritable industrie dont les grands centres se situent toujours en Italie.

Le jeu de Sola Busca

Les tarots Sola Busca sont ainsi nommés parce qu’un jeu complet et colorié se trouve en la possession de la famille des comtes Sola, à Milan. C’est un tarot à enseignes italiennes, dont les atouts sont figurés par des héros de l’Antiquité classique et biblique. Il se distingue surtout par ses formes lourdes et outrancières, qui furent attribuées à l’école de Ferrare ; il date de la première moitié du xvie siècle.

Le Minchiate

Le Minchiate naît à Florence au début du xvie siècle ; il connaît un essor prodigieux aux xvii et xviiie siècles dans toute l’Italie. C’est un jeu un peu spécial qui comprend 97 cartes : aux 78 cartes traditionnelles, on a ajouté 20 atouts supplémentaires en supprimant le Pape. Figurent aussi la Prudence, les trois vertus théologales (la Foi, l’Espérance et la Charité), les quatre éléments et les douze signes du zodiaque. La Papesse, l’Empereur et l’Impératrice s’appellent respectivement le Grand Duc, l’Empereur d’Occident et l’Empereur d’Orient. Les valets de coupe et de deniers sont des personnages féminins ; quant aux épées, elles apparaissent comme des glaives droits.

Le tarot sicilien

Ce jeu apparaît en Sicile à la fin du xviie siècle, il conserve les 78 cartes traditionnelles en changeant quelques appellations : ainsi le Monde devient Atlas, le Jugement Jupiter, la Papesse Constance ; quant au Diable, il se nomme Navire et la Maison Dieu la Tour. Malgré toutes les recherches des spécialistes, ce tarot reste une énigme.

Le tarot en France

La xylographie puis la typographie autorisent la réalisation de cartes en grande série, mettant les jeux à la portée de tous : les cartiers français introduisent les légendes sur les atouts (sauf sur l’arcane XIII dit Arcane sans Nom) et sur les figures. Leur production envahit toute l’Europe.

À part le jeu de Jean Noblet, conçu et réalisé à Paris au xiie siècle, le plus vieux jeu de tarot de Marseille est réalisé par un maître cartier avignonnais, Jean-Pierre Payen, en 1713 environ. Vers 1760, le privilège d’exonération fiscale réservé aux cartiers avignonnais cesse. C’est ainsi que Marseille devint l’un des plus gros centres de production et qu’en 1760 un maître cartier du nom de Nicolas Conver fit un remarquable jeu : franchise et beauté des couleurs, traits fins et précis. Le bleu y est particulièrement réussi, et l’on ne retrouve plus sa limpidité dans le tarot de Marseille reproduit par la Maison Grimaud, en 1930. Ce jeu fit l’unanimité et devint au xviiie siècle l’outil des devins et des voyants.

Les jeux de tarots à Paris

Trois très beaux jeux, datant du xviie siècle, sont conservés à la Bibliothèque Nationale, au Cabinet des Estampes. Ce sont respectivement le tarot parisien anonyme, le tarot Viéville, et le tarot Noblet.

Le tarot Dodal, quant à lui, a été fabriqué à Lyon par un maître cartier originaire de la ville, Jean Dodal. Il est à rapprocher des trois parisiens car il date de la même époque et constitue un très bel exemple du travail des artisans. Ce jeu fut très certainement destiné à être exporté, comme en témoigne la mention « F. P. LE. TRENGE » (fait pour l’étranger) sur le valet de Bâton. Les maîtres cartiers ont développé leur art dans toute l’Europe.

Le jeu et la société

Si l’on examine les textes et les actes de la pratique judiciaire, civile ou ecclésiastique de cette époque, on s’aperçoit que le jeu est ignoré ou sévèrement réprimé. Héritière de la tradition romaine, où la législation était très sévère envers les joueurs, et imprégnée par la morale chrétienne, qui considère le jeu comme une distraction coupable (le décret de Gratien, au xiie siècle, interdit le jeu aux clercs et voudrait en faire autant pour les laïques), la société médiévale marque une hostilité farouche envers toutes les pratiques ludiques, surtout lorsqu’elles font intervenir le hasard, assimilé au Diable.

Ainsi, pour les autorités civiles, le jeu détourne des activités utiles à l’intérêt général et trouble l’ordre public. Pour les autorités ecclésiastiques, il est générateur de blasphèmes : avarice, jalousie, colère, envie sont le lot commun de tous les joueurs et constituent autant de péchés à expier.

Pourtant le jeu de cartes a connu un succès croissant ; cela s’explique sans doute par le subtil mélange de hasard et de réflexion qu’il nécessite. L’intérêt sans équivoque des élites pour les cartes contribue largement à modifier les mentalités, et l’on en vient même à dire que le jeu est utile : mieux vaut tricher, mentir, se livrer au hasard dans un jeu que dans la vie. Mais puisque le jeu est tout de même une activité en dehors des normes de la société, il faut payer en espèces sonnantes et trébuchantes pour s’y adonner. C’est ainsi que naissent les maisons de jeu, qui sont soumises à une fiscalisation importante. Quant aux maîtres cartiers, ils subissent de fortes impositions et ont l’obligation de faire partie de la Régie des cartes, qui disparaît heureusement – mais bien tardivement – en 1945.

[1] Maître Eckhart « La Joie Errante « , Sagesses éternelles, éditions Rivages, 2004

[2] Gérard Van Rijnberg, Le Tarot, Guy Trédaniel,1975

[3] Moakley Gertrude, « une étude historique et une iconographie : les cartes du tarot peintes par Bonifacio Bembo pour la famille Visconti-Sforza » Hardcover, New York, Public Library, 1966

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5 juillet 2015 7 05 /07 /juillet /2015 17:54
LES ARCANES MINEURS

Cette appellation d’arcanes mineurs m’a toujours dérangée, comme si on établissait un système de valeurs, entre ce qui est essentiel dans le tarot et ce qui est accessoire. Cela est faux, tout a sa raison d’être ! Disons que l’on s’est beaucoup penché sur les 22 arcanes majeurs parce qu’ils exprimaient un symbolisme plus fort et plus puissant. Il semblait évident qu’elles correspondaient à une voie évolutive, initiatique et spirituelle pour l’homme.

Ces arcanes dits « mineurs » ont leur nécessité, elles vous permet- tront d’éclaircir et de mieux cerner la réponse obtenue par les arcanes majeurs. Ils vous apporteront une confirmation de ce que vous aviez ressenti à la lecture des « majeurs ». N’oubliez jamais que le tarot est symbolique et ne cherchez pas à avoir des réponses trop précises. C’est d’ailleurs ce qui fait tout l’intérêt du tarot : il donne à penser, à rêver, à imaginer, et à jouer avec nous-même, toujours le plus sérieusement du monde !

Toutefois, je vous invite à n’approcher les mineurs qu’une fois les arcanes majeurs bien intégrés au risque de trouver plus de confusion que de clarté dans vos tirages, ce qui n’est pas la finalité du tarot, qui doit être une mise en lumière de votre personne et du travail que vous avez à faire pour comprendre le sens de votre existence propre.

Les quatre familles

Les quatre familles des arcanes mineurs, Coupe, Épée, Deniers et Bâton, représenteraient les quatre divisions de la société médié- vale : les Épées seraient les chevaliers et la noblesse, les Bâtons les paysans, les Deniers les commerçants et la bourgeoisie en général, les Coupes le clergé et les ordres monastiques. Elles représente- raient également les quatre éléments : Eau, Air, Terre et Feu. De multiples interprétations ont été données que je vous livre, tout en sachant qu’elles ne doivent pas vous limiter dans votre approche.

Interprétations divinatoires des familles

Les Coupes

Elles symbolisent l’élément Eau. La coupe, comme le Féminin, est un principe passif et récepteur, domaine de l’intuition et de l’imaginaire, le domaine de la lune et de ses rêves nocturnes. Les coupes sont en relation avec les sentiments, les émotions, l’affectivité, la sensibilité et l’amour sous toutes ses formes.

Les Épées

Elles symbolisent l’élément Air. Elles représentent les difficultés, la lutte, les obstacles de toutes sortes, mais elles sont aussi le symbole de l’intelligence, des idées et des pensées, ce sont elles qui trans- percent notre raison la forçant à aller toujours plus l

Les Deniers

Ils symbolisent l’élément Terre. Ils évoquent la roue, le temps, le mouvement cyclique, mais aussi les pièces d’or, les gains de toutes sortes, les acquisitions, l’argent. Ils concernent toujours le domaine matériel et n’ont que peu d’implication dans le spirituel, ils apportent la satisfaction, le bien-être et la sécurité financière.

Les Bâtons

Ils symbolisent l’élément Feu. Pensez au bâton du Mat et de l’Her- mite, ils participent et aident à la progression en prenant appui sur la terre ferme et en se rechargeant au travers de ses courants énergétiques. Les Bâtons représenteront l’activité, l’autorité et le commandement, mais aussi et surtout pour l’as de Bâton, la force spirituelle, l’inspiration divine.

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8 juin 2015 1 08 /06 /juin /2015 15:25

L’intuition , le plus vieux mode de fonctionnement de l’homme

Ou comment rassembler ce qui est épars

L'intuition est le plus vieux mode de fonctionnement de la psyché humaine et le mode de connaissance le plus naturel pour l'homme. Dans les premiers temps, l'intuition fut la meilleure arme de l'homme pour appréhender le monde qui l'entourait. Elle lui a montré comment se nourrir lorsqu'il avait faim, comment se protéger lorsqu'il avait froid ou qu'il était en danger, comment se soigner lorsqu'il était malade. Alors ne cherchons pas de mot de substitution, parlons d’intelligence intuitive dès le début de ce livre et nous parlerons vrai.

Aujourd'hui, il en est toujours ainsi que cela nous choque, nous convienne ou nous interroge, même si les besoins et les nécessités ne sont plus les mêmes. Et tant mieux pour le processus intuitif qui ne donne son maximum que dans les situations de haute complexité.

Nous avons tous et toutes des intuitions, des sensations diffuses bien qu'étonnamment précises, si nous leur permettons de se développer en nous. Il y a des intuitions immédiatement vérifiables : l'intuition de recevoir un appel téléphonique, des nouvelles, ou le sentiment puissant, voire irrésistible, que l'on doit contacter telle personne, faire telle démarche, développer telle idée, qu'il y a là quelque chose à creuser, même si on ne sait pas très bien encore quoi ni comment !

Un exemple célèbre est celui de Mitchell, le sixième homme à poser le pied sur le sol lunaire. De ce poste d'observation unique et mythique, il contempla notre planète, l'orange bleue dont parle le poète Paul Eluard. C'est là qu'il comprit que tous les maux de la société et de l'homme seraient incurables si l'être humain s'en tenait à une stricte approche analytique des choses. Aujourd'hui encore il parle de ce mystérieux processus intuitif et créatif qui est au-delà de notre conscience et qui est à notre disposition pour nous aider à résoudre les problèmes les plus épineux.

L’aptitude à déchiffrer ces signaux forts et cependant imperceptibles vient de très anciens fonctionnements du cerveau . Les régions qui abritent ces réactions instinctives sont beaucoup plus anciennes que le neo-cortex qui s’occupe de la pensée rationnelle. Personne actuellement ne peut réellement dire où se trouve le siège de l’intelligence intuitive. Et d’ailleurs est-elle vraiment localisée, ne serait-ce pas plutôt un capteur d’informations de l’inconscient qui rassemble ce qui jusque là était épars, c’est à dire un maximum d’informations à une vitesse hallucinante, et qui fait que au bout de très peu de temps, nous avons une solution adaptée à notre problématique, et qu’en plus ça marche, et ça marche parce que cela est parfaitement bien et bon pour nous, mais uniquement pour nous, pas pour le voisin, pour nous.

Lors de la préparation d'un vol lunaire, explique Mitchell, " nous consacrions dix pour cent de notre temps à étudier le programme de la mission et quatre-vingt-dix pour cent à apprendre comment réagir intuitivement à tous les et si éventuellement susceptibles de se poser. Se fier aux réactions intuitives était, soutient-il, la part la plus importante de son entraînement d'astronaute "

Mitchell a suivi son intuition jusqu'au bout puisqu'il a fondé à Sausalito en Californie un Institut dont l'objectif est d'aider l'homme à développer sa capacité de prendre intuitivement des décisions.

Bergson fut, lui aussi, un ardent défenseur de l'intuition et fit pratiquement scandale en osant déclarer :

Toute connaissance intellectuelle est discriminative, elle sépare un élément d'un autre, un état d'un autre état, et la langue - aussi précise soit-elle- ne fait qu'augmenter cette division qui, à la limite, devient de l'atomisme mental. Or, les états de conscience sont fluides, s'interpénètrent plus qu'ils ne de succèdent; ils ont une qualité inexprimable : la durée, qualité pure, progrès saisi dans sa progression : si donc, on veut atteindre l'intimité du moi - ce qui est le but de la philosophie - il faut renoncer à le connaître par la pensée rationnelle, qui découpe et mutile, pour l'appréhender dans ses données immédiates par une faculté immédiate : l'intuition.

Selon le docteur Keith Harary, professeur à l'Institute for Advanced Psychology, jusqu'à quatre ans, l'enfant a d'extraordinaires facultés de clairvoyance et d'intuition. Elles sont parfaitement naturelles. Mais lorsqu'il commence à exprimer ses propres perceptions du monde, il comprend très vite que toutes celles qui n'entrent pas dans le cadre normal de la dynamique familiale ne sont pas les bienvenues. C'est ainsi que peu à peu l'auto-censure se met en place et que ces perceptions se dissolvent.

" Adultes, précise le docteur Harary, nos désirs et nos peurs nous empêchent de voir ces choses-là. Un bruit mental permanent vient faire barrage à nos facultés de télépathie, de clairvoyance, de prémonition ou d'intuition, qui sont des impressions rapides et flottantes. Lorsqu'une personne, par accident, voit un événement qui arrive réellement quelques jours plus tard, elle prend peur et souhaite ne plus revivre une expérience aussi traumatisante , parce que finalement, elle a peur de son propre psychisme" .

En quoi cela peut-il nous faire peur ?

La technicité poussée à son plus haut point, les ordinateurs incapables de régler les problèmes humains élémentaires, le manque d'harmonie du monde, les guerres, la complexité de plus en plus grande de l'environnement ne devraient-ils pas être nos plus grands facteurs de peur ?La complexité du monde ne nous renvoie-t-elle pas à notre propre complexité intérieure et n'est-ce pas là notre plus grande peur ?

L'être humain est branché sur deux modes de pensée : une pensée rationnelle, logique et analytique, et une pensée irrationnelle, inconsciente et intuitive. L'esprit, lui, fonctionne comme un tout, parfois principalement sur le mode rationnel, parfois surtout sur le mode intuitif, mais aucune de ses composantes n'est jamais complètement débranchée. Opposer rationnel et irrationnel serait aussi absurde que d'opposer la lune et le soleil, le jour et la nuit, le masculin et le féminin, le Yin et le Yang ! Au contraire, permettons à ces deux fonctions de communiquer librement, pour être en mesure d'avoir une vie pleine, c'est-à-dire d'être nous-mêmes, ouverts et créatifs, en devenir permanent tout comme l'univers.

Si l'intuition nous permet de nous reconnecter à la source profonde de notre être, elle nous reconnecte aussi à la source de l'univers et nous rappelle que la séparation n'existe pas autrement que comme concept dans notre conscience ordinaire. L'intuition nous fait percevoir bien davantage sur nous-mêmes, notre environnement et nos relations que nous ne pouvons le faire avec l'analyse rationnelle : elle est capable de percevoir la vérité sous-jacente dans une situation donnée.

L'intuition est aussi une aide précieuse pour la prise de décision : ainsi, dans la réalité de tous les jours, il n'y a pas une solution mais plusieurs, chacune avec son intérêt et un raisonnement logique pour la justifier. Ce qui fera la différence entre une bonne ou une mauvaise décision, ce sera l'énergie mise en jeu, l'engagement affectif et intuitif. Prendre une bonne décision, c'est bien sûr raisonner, mais aussi sentir, être à l'écoute de ce que le corps manifeste face à ce choix.

En apprenant à s'écouter dans son mental, dans son corps et dans son esprit, l'homme libérera la source jaillissante de son être. Chacun peut le faire, chacun a en lui cette possibilité ! L'intuition est une capacité inhérente au cerveau humain, une fonction de l'esprit qui travaille de manière parfaitement naturelle si on lui permet de se développer. Simplement, la plupart d'entre nous ne le lui permettent pas , étant simplement entraînés à utiliser notre faculté rationnelle, logique.

L’intuition est également la voie de la spiritualité, le pont qui nous fait franchir le fleuve, entrevoir l’invisible, l’inconnu , que nous portons en nous sans même en avoir conscience . Nous sommes avant tout énergie, lumière pure, dont la pensée va à une vitesse extraordinaire. Notre énergie-lumière est capable de se mettre en contact immédiatement avec un être à des milliers de kilomètres de nous, de percevoir un lieu, un site, qui correspond à notre propre énergie. De cela aussi il faut parler, sans craindre quoi que ce soit, l’être humain possède une dimension spirituelle et sacrée, c’est un être relié , le nier est inutile.

L’intelligence intuitive qui rassemble ce qui est épars pour donner le meilleur à chacun , est une sagesse, une sagesse que nous avons tous à portée de notre main, à portée de notre vie. Elle est difficile à trouver pour certains êtres parce qu’elle ne s’impose pas immédiatement, elle est flottante, imprévue, se manifeste de façon imprévisible du moins au tout début. Rencontrer son intelligence intuitive c’est s’arrêter sur ce moment flottant, incertain, qui est entrain de se manifester, c’est faire un effort d’attention , d’écoute extrême à soi-même, c’est prendre une pause nécessaire et se dire, là je fais attention à ce qui est entrain d’émaner de moi.

L'intuition est un phénomène de maturation intérieure qui peut advenir très rapidement ou très lentement, tout dépend de la situation, une activité privilégiée de l'être humain, où il réapprend la confiance, la merveilleuse confiance en lui-même.

Croire en soi, tout simplement, penser que ce que l’on dit est important dans le sens où cela correspond à la vérité du moment ou à des réponses trouvées dans le temps de l’’existence. Cela implique des changements, des virages, des renoncements et surtout du nouveau, une autre vision des choses, de son travail, de sa vie etc... Pourquoi continuer à vivre l’ancien alors que l’élan vital nous appelle et nous invite à continuer notre vie dans une autre direction ou avec un autre mode de fonctionnement ?

Seule l'intelligence intuitive rend l'homme capable de trouver son génie propre. Le génie propre de chaque individu c'est d'être capable d'apporter au monde ce trait bien particulier qui fait qu'il ne ressemble à aucun autre être.

Laissons s’exprimer notre intelligence intuitive, découvrons-la , ou re-découvrons-la, donnons-lui de l'espace et élargissons ainsi le champ de nos possibles.

Tenons compte de cette Sagesse à l’intérieur de nous, traduisons-la en actes.

Mettons en mouvement une dynamique de créativité, ce qui ne manquera pas, de donner un élan régénérateur à nos existences, et par là-même à notre époque et à notre société.

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30 mai 2015 6 30 /05 /mai /2015 08:09
autre aperçu sur le Bateleur, arcane I !
ARCANE I : LE BATELEUR
Impose ta chance,
Serre ton bonheur

Paul CLAUDEL

Description de la lame

Le Bateleur est un homme jeune , un amuseur public qui se fait fort de nous entraîner dans la ronde symbolique et spirituelle du Tarot. Boucles blondes sur chevelure blanche, chapeau en forme de lemniscate ( signe d’infini ) , il joue dans son vêtement l’alternance rigoureuse du rouge et du bleu jusqu’au bout de ses pieds chaussés respectivement de ces deux couleurs.

Dans ses mains et sur la table couleur chair devant lui, reposent ses outils qui deviendront bientôt les nôtres et qu’ils nous invitent à prendre. A nous de les utiliser au mieux de leurs fonctions ! Dans sa main droite, une pièce d’or , symbole des Deniers, dans sa main gauche, une baguette magique, symbole des Bâtons; sur la table, des bourses, des gobelets, symbole des Coupes, et un poignard, symbole en réduction des Epées.

Sur la table sont encore posés deux dés que le Bateleur , toujours moqueur et vif argent, nous montre comme une provocation : joueras-tu ou ne joueras-tu pas ? Sauras-tu te lancer dans cette aventure pleine de surprises et de rebondissements ? Si l’on s’en tient à l’interprétation de la lame, le Bateleur est synonyme d’élan, de joie de vivre, de dynamisme et de démarrage.

Il nous invite à nous lancer dans de nouvelles aventures, il représente la jeunesse !

La question et la solution

Etre jeune , c’est quoi ? Je suis jeune parce que j’ai 20 ans, parce que mon corps fonctionne sans que je m’en aperçoive, presque à mon insu : je veux marcher et je marche, je veux danser et mes bras, mes jambes, mes pieds bougent avec une parfaite synchronicité. D’ailleurs, le verbe vouloir n’est pas adapté. Je n’ai même pas besoin de vouloir : je marche, je danse, je vis, je respire sans même y réfléchir. C’est le miracle de la vie, me direz-vous, mais c’est aussi celui de cette merveilleuse jeunesse ! On parle de l’insouciance de la jeunesse, mais elle n’est pas insouciante, elle Est tout simplement ! Elle existe, elle vit, elle éclate ! Elle est la graine qui , après avoir poussé au sein de la terre mère, sort en pousses vertes et tendres.

Dans notre société, la jeunesse est un impératif, un dictat, un dogme. N’aurions-nous donc plus le droit d’avoir des rides, d’acquérir de l’expérience au fil des ans, de laisser passer sagement les étapes de la vie, d’avoir 30, 40, 50, 60 ans , 80 et plus ? Serions-nous condamnés à être jeune , condamnés à mener une lutte perdue d’avance contre la vieillesse et la mort ? Serait-il d’ailleurs plus raisonnable pour nous d’oublier jusqu’à leur existence ? Et n’aurions-nous plus comme devoir que celui bien vain de vivre éternellement jeune, à coup de chirurgie esthétique, de régimes draconiens, de cures multivitaminées .

Les femmes sont, si elles n’y prennent pas garde, les premières victimes de cette nouvelle culture jeune. Il suffit de feuilleter le premier magazine féminin pour y sentir comme un air de dictature : jeune, mince, belle, active, sereine, disponible ! Le tout à coup de crèmes, de sérums, mais dites-moi où est l’équilibre, la personnalilté, l’harmonie, le bien être de chacun ? Où se trouve donc l’être unique et complet que nous aspirons tous un jour devenir ?

Course illusoire qui mène vers l’homme vers l’angoisse , parfois même le désespoir, venant d’une non acceptation de sa condition humaine qui est de naître, vivre, vieillir et mourir.

Le Tarot dans sa sagesse, véhiculée par ses symboles , nous amène toujours à une réflexion profonde sur le sens de la vie , mais aussi sur tous les évènements que nous avons ou aurons à vivre. Car, pour chaque individu, l’essentiel est de donner du sens, de trouver un ordre , sinon il tombe dans le chaos, le non sens, prémices de perturbations psychologiques et psychiques qui peuvent être difficiles à évacuer par la suite.

Le rôle du Tarot est de nous amener à une prise de conscience qui consiste à aller du paraître à l’être.

Le paraître, c’est la réalité première, ce qui nous saute aux yeux; l’être, c’est la réalité seconde , ce qui nous permet d’accéder à un niveau de conscience plus élevé et libérateur.

Qui donc est jeune ? Interroge le Bateleur, qui donc peut jouer avec moi ? Ne serait-ce pas celui qui , chaque jour, ose prendre et lancer les dés, celui qui risque son existence, ses idées, ses opinions, ses amours ? Celui qui pense que chaque jour est un jour nouveau à découvrir, à vivre ?

En consultation, j’entends souvent : rien ne peut m’arriver, c’est le train-train, où voulez-vous que je rencontre quelqu’un, comment puis-je changer de travail?

Mais celui qui dit cela, pense-t-il que tout peut lui arriver, fait-il confiance à la vie et surtout se fait-il confiance à lui-même? Non ! Il s’enferme dans un négatif qui borne et limite son désir;

Le désir, ton désir , est sans fin et sans limite, dit le Bateleur !

La vie est un souffle, une respiration, une palpitation régulière et lente, le sais-tu, en as-tu pris conscience ? Nous sommes des marcheurs, des créateurs de désirs et de nécessités. Un jour, le souffle se fait court, s’épuise, s’arrête, l’aventure se termine sans même que nous ayons pu la voir commencer.

Est-ce cela que tu souhaites, est-ce cela dont tu rêvais , enfant, lorsque tu te voyais parcourir et conquérir le monde ?

La vie, ta vie est un élan, une métamorphose, un acte que tu poses chaque jour à la première personne. La vie est belle et pleine de sens dans son absurdité. La vie est belle si tu la prends dans sa globalité. Dès que tu refuses certains éléments, dès que tu lui dis non, tu te perds dans tes caprices et tes chimères. Cherche ta réalité, donne lui forme, fais tes rêves encore plus grands, car la vie est infiniment plus belle et plus grande que tu ne le crois!

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9 mai 2015 6 09 /05 /mai /2015 14:20
Arcane VII, le Chariot, tarot humaniste

A la demande de certains, nous revoyons le Chariot , Arcane VII du Tarot

ARCANE VII : LE CHARIOT

N'apprends qu'avec réserve. Toute une vie ne suffit pas pour désapprendre ce que naif, soumis, tu t'es laissé mettre dans la tête - innocent ! - sans songer aux conséquences.

MICHAUX ( Poteaux d'angle )

Description de la lame

Le Chariot représente un homme jeune, ce pourrait être l'Amoureux ayant pris quelques années, plus fort et plus mature. L'Amoureux a choisi sa route qu'il emprunte avec succès sur un char mené par deux chevaux. Ces deux chevaux n'ont pas de rênes visibles, ils regardent dans la même direction : l'un est bleu, l'autre rouge, et ils paraissent tirer chacun dans une direction opposée, leur jambe extérieure étant levée en sens contraire.

Le personnage du Chariot est couronné d'or , sur ses épaules la Lune et le Soleil attestent qu'il a dominé ses ambivalences et, par là, conquis l'unité propre à tout être qui a résolu ses conflits internes.

Dans sa main droite, un sceptre d'or, signe de puissance et d'autorité : c'est une verticale pure, ce qui l'habilite d'abord à symboliser l'homme en tant que tel, puis la supériorité de cet homme établi comme chef, enfin le pouvoir reçu d'en haut ( Dictionnaire des Symboles ).

Le Chariot se tient sous un dais couleur chair, soutenu par quatre colonnes, deux bleues et deux rouges, passives et actives, qui s'élèvent des quatre angles du Chariot.

C'est la lame du succès, du triomphe, du voyage; sur un plan psychologique, le Chariot représente l'individu qui a pris conscience de ses oppositions et unifié ses tendances contraires grâce à une meilleure compréhension de lui-même.

L'homme a choisi, il a accepté les deux pôles de sa personnalité : le masculin et le féminin, il maîtrise cette complexité et en tire un enrichissement personnel qui rejaillit à l'extérieur. Le 7, dans de nombreuses traditions est le nombre de l'union de la terre ( 4 ) et du ciel ( 3 ), c'est donc le nombre parfait, le nombre du maître. Mais le maître n'est-ce-pas tout simplement celui qui se reconnaît comme humain, trop humain selon l'expression de Nietzsche ? Celui qui après avoir franchi le carrefour, traversé le pont, passé le fleuve, vécu des situations périlleuses a le difficile devoir de transmettre ce qu'il a appris ?

La question, la solution

1 est-il égal à 2 ?

Si je suis unique, je suis aussi complexe. Je ne suis pas que masculin parce que je suis un homme et que féminin parce que je suis une femme. Je ne suis pas un être tout blanc ou tout noir, je suis à la fois masculin et féminin, et j'accepte de vivre ces deux tendances présentes en moi.

On associe le plus souvent la féminité à la passivité, et la masculinité à l'activité tout comme la couleur bleue du Tarot va marquer une attitude intuitive et réceptive ( cf la Papesse ) alors que la couleur rouge indiquera un passage à l'action, une extériorisation ( cf l'Empereur ), une prise de décision. Combien de fois n'ai-je pas expliqué à des femmes venues se confier que parler à un homme, lui dire ses émotions, son mal être face à certains de ses comportements, c'est bien. La communication est indispensable dans toute relation, et même si l'autre ne paraît ou ne veut pas entendre, il est utile - et d'abord pour soi - de dire notre pensée en mots, de la traduire en mots.

Mais ce qui est encore mieux, c'est de passer à l'action.

Pour vous faire comprendre de votre interlocuteur , le mieux est d'utiliser ses propres méthodes, son propre mode de fonctionnement. Combien de femmes ont effrayé d'hommes ( croyant bien faire ) en leur envoyant une lettre de trois pages ! Avec un homme, il faut parler et passer à l'action. C'est ce qu'il comprend le mieux, l'attitude à laquelle il sera le plus sensible. Parler, écrire ne lui paraissent pas inutiles, mais ce qu'il attend c'est de voir si le reste suit.

Dans toutes les traditions, le monde féminin apparaît flou, informel, vague alors que le monde masculin émergerait, lui, de ce chaos, de cet univers indéfini.

L'ARC et la FLECHE

On pourrait comparer le Féminin à un arc et le masculin à une flèche.

Le Féminin, c'est l'arc, il accumule de l'énergie, il crée une tension, il conserve et engrange ce qui implique dans l'existence différentes attitudes :

  1. observer, être à l'écoute de ses émotions, de ses sentiments, de ses intuitions. Dans un de mes ouvrages Libérez votre intuition, je décris l'homme intuitif comme un être capable d'écouter sa part féminine, son anima selon la terminologie jungienne.
  2. Savoir attendre, être en repos, vivre à son propre rythme, être en état de réceptivité
  3. Etre en état de fluidité, se couler dans le mouvement, s'adapter.

Quant au Masculin, c'est la flèche, qui par la tension provoquée par l'arc va être envoyée vers un objectif précis. Le Masculin va donc libérer l'énergie accumulée ce qui implique d'autres attitudes que celles du Féminin :

  1. Etre en perpétuel mouvement, bouger.
  2. Agir extérieurement, exécuter une décision qui a germé au cours de la phase féminine.
  3. Garder son réalisme, son pragmatisme, sa raison, se méfier de tout sentiment et surtout de tout sentimentalisme ( ce type là, c'est une vraie nana, c'est une femmelette etc… )

Ainsi, on qualifie aussi souvent le Féminin de stable, solide, impliqué dans la durée, alors que le Masculin est dit instable, vulnérable inconstant.

C'est Françoise Dolto qui résumait la situation d'une image simple et bien réelle : une femme, disait-elle, c'est un ovule; un homme, c'est des millions de spermatozoïdes!

Alors que la femme préserve et veille jalousement sur cette chose unique qui vit en elle , l'homme peut lui disperser allégrement son bien qui se renouvelle comme par miracle !

Ces attitudes que je viens de décrire plus haut sont, bien sûr, standardisées et jamais on ne trouvera une femme qui rassemble toutes les attitudes dévolues au pôle féminin sans jamais déborder sur le pôle masculin et vise versa.

L'homme et la femme sont chacun des univers complexes qui perdront leur identité s'ils oublient qui ils sont et quel est leur rôle. Ils sont donc condamnés ( pour leur plus grand bénéfice ) à accepter cette spécificité naturelle qui est la leur, tout comme à entrer régulièrement dans le pôle opposé et complémentaire du leur.

Une autre voie de réflexion s'ouvre à nous, celle de la spiritualité. Le spirituel est toujours l'expression élevée du biologique. Notre corps de façon concrète et indubitable porte en lui la finalité des fonctions dévolues au principe masculin comme au principe féminin. Comme le dit si bien Jung : quand on vit ce qui est le propre du sexe opposé, on vit, en somme, dans son propre arrière plan et c'est l'essentiel qui est frustré. L'homme devrait vivre en homme; la femme, en femme.

La caractéristique d'une femme est de pouvoir tout faire par amour pour un être humain, alors que l'homme est plus prêt à avoir ce genre d'engagement pour une cause, pour un idéal. Comprenez moi bien : l'homme et la femme ne sont pas interchangeables ! Il y a des choses qui seront toujours réservées aux femmes et des choses toujours réservés aux hommes.

Alors, ils deviendront de plus en plus masculins en ce qui concerne les femmes, et de plus en plus féminins en ce qui concerne les hommes, ou du moins s'autoriseront-ils enfin à l'être, mais de grâce, ne jouons pas les apprentis sorciers, la nature est bien faite, respectons-la et respectons-nous !

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5 mai 2015 2 05 /05 /mai /2015 14:07
le tarot, outil de développement intérieur

Qui de nous n'a pas un ou plusieurs problèmes non résolus ou en cours de résolution, depuis quelques années ou même depuis l'enfance ? Au cours de mes consultations, je mets souvent le doigt ou la carte sur un de ces problèmes, dont la personne n'a pas conscience et qu'elle commence même le plus souvent par refuser.

Une consultation est avant tout une mise au point, un état des lieux : on fait le bilan de ce qui va et de ce qui va moins bien ou pas du tout, et, surtout, on voit comment le ou la consultante va pouvoir changer, continuer à évoluer pour aller vers une plus grande harmonie. Il est souvent difficile de quitter ses peurs et d'aller vers le bonheur ou du moins vers la paix de l'esprit et du coeur. Jung l'a fort bien expliqué, nous préférons rester dans une situation connue même si cette situation nous fait souffrir parce qu'au moins nous savons où nous allons, nous sommes en pays de connaissance. Pour trouver le bonheur, nous devons accepter d'enterrer et de faire le deuil de nos souffrances passées.

Ce chapitre est tout entier consacré à des exemples réels et concrets de consultations qui ont aidé des personnes à prendre conscience de leurs problèmes, à ne plus en faire une entrave pour leur existence, et qui les ont amenées sur le chemin du bien être psychique et par voie de conséquence physique.

Nous utiliserons le tirage à trois lames qui donne une bonne vision d'ensemble d'une situation, du positif et du négatif, afin de trouver un juste équilibre entre ces deux pôles et, parfois, nous nous contenterons de tirer une seule lame, tout dépend de la situation et de sa complexité.

Florence ou l'omnipotence maternelle

Florence est une jeune femme alerte d'une trentaine d'années qui se dit bien dans sa peau avec une vie professionnelle épanouie. Une seule ombre au tableau, pas le moindre soupirant à l'horizon depuis bientôt deux ans !

Nous faisons un premier tirage afin d'évaluer le désir réel de Florence

1) A-t-elle vraiment envie d'avoir un homme dans sa vie ?

Je tire les lames suivantes

- En pour, le Soleil ( 19 )

- En contre, le Pape ( 5 )

- La synthèse, l'Amoureux ( 19 + 5 = 24 = 2 + 4 = 6 )

Le Soleil, en pour, indique le désir réel de Florence, on la sent en recherche d'un amour chaud et généreux, qui lui donnerait un plein épanouissement. L'amour et le couple représentent des valeurs fortes, une sorte de pivot qui lui donne l'élan nécessaire pour avancer dans l'existence.

Le Pape, en contre, montre que, pour le moment, l'union concrète lui semble impossible, comme si un obstacle incertain ou inconscient se levait devant elle, à chaque fois qu'elle pourrait envisager la rencontre amoureuse et la poursuite de cette rencontre.

L'Amoureux, en synthèse, indique que notre amie doit faire un choix, un choix de vie, déterminant pour sa future vie affective.

2) Pour mieux cerner et comprendre le problème de Florence, nous posons la question suivante :

Pourquoi Florence ne s'autorise-t-elle pas à rencontrer un compagnon ?

Je tire les lames suivantes :

- En pour, l'Arcane sans Nom

- En contre, la Lune

- La synthèse, l'Empereur ( 13 + 18 = 31 = 3 + 1 = 4 )

L'Arcane sans Nom, en pour, indique à Florence qu'avant toute possibilité de rencontre, il lui faudra opérer une transformation radicale, profonde, elle doit rompre et couper quelque chose qui entrave sa vie amoureuse.

La Lune, en contre, indique le problème lié au féminin et à la mère. Lorsque vous sortez la Lune en contre, pensez toujours aux femmes de votre famille, à votre mère, à votre grand mère, à votre soeur, bref à tout ce qui concerne le féminin et l'image que l'on vous en a donnée. Combinée à l'Arcane sans Nom en pour, la Lune, montre ici que le cordon ombilical n'a toujours pas été coupée : maman veut garder, même inconsciemment, sa "petite fille " rien que pour elle, et Florence obéit à cette injonction tout aussi inconsciemment.

L'Empereur, en synthèse, indique que le Monsieur n'est pas loin et qu'il suffit de rééquilibrer la relation mère/fille pour que tout rentre dans l'ordre. N'hésitez pas Florence à couper le cordon, et vous verrez que votre mère sera bientôt ravie d'avoir un gendre. Problème, oh combien classique, et que nous abordons tous et toutes avec plus ou moins de virulence.

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20 avril 2015 1 20 /04 /avril /2015 13:56
Le travail sur soi avec le tarot, outil de développement intérieur

QUELLE EST LA LAME QUI ME REPRESENTE ET QUE M'APPREND ELLE SUR MOI ?

Cette question peut se poser en deux temps :

- Premier temps : quelle est la lame qui me représente, moi, globalement, comme individu ?

  • Deuxième temps : quelle est la lame qui me représente en ce moment, dans cette période de ma vie ?

UN EXEMPLE

LUCIE : ENTRE RIGIDITE ET FÉMINITÉ

Lucie voudrait comprendre ce qui cloche, pourquoi elle est sans arrêt stressée, angoissée, incapable d'appréhender sereinement le quotidien.

Premier temps : quelle est la lame qui, globalement, représente Catherine, et qu'est-ce que cela signifie ( en quoi cela peut-il l'aider ? )

Lucie sort L'EMPEREUR .

L'Empereur est un homme, il indique donc à Lucie qu'elle a du mal à s'envisager comme féminine, avec des valeurs d'accueil et d'ouverture. L'Empereur est un homme organisé, sûr de lui qui gouverne son royaume avec l'autorité et la rigueur qui s'impose. Il est aussi maître de son propre univers et donc de lui. C'est un individu solide, sur qui l'on peut compter, responsable et fiable, fidèle à ses convictions, pouvant diriger une équipe de collaborateurs dont il sera bien entendu le leader. Sa fonction consiste à régner, à faire respecter tout ce qui se rapporte à son règne et à l'ordre qui existe dans son royaume.

C'est un être responsable, carré, un individu entier qui peut se battre pour ses idées et les défendre avec opiniâtreté.

Au négatif, c'est un être autoritaire, qui aime tout régenter, quelqu'un de rigide qui ne sait pas se remettre en cause ( sa position assise, jambes croisées, main sur la ceinture renforce cette impression ), sûr de son bon droit et de son jugement. L'Empereur marque aussi un côté maniaque, ordonné, qui ne supporte pas que son ordre soit dérangé par quiconque, d'où une difficulté relationnelle évidente avec autrui !

Lucie est un peu surprise d'avoir sorti l'Empereur ! Mais, à la réflexion, elle reconnaît avoir du mal à revenir sur ses positions; elle se dit susceptible, parfois un peu fermée, ayant peur du regard et du jugement d'autrui, ce qui explique souvent une attitude arrêtée, peu souple.

Elle se dit aussi consciente de sa peur de la féminité. Elle a toujours vécu dans une famille très machiste, entourée de quatre frères, étant traitée comme un objet fragile et tout à fait inapte à se mêler à la fratrie ! Son père regrette d'ailleurs de ne pas avoir eu un fils à la place d'une fille.

Je lui fais remarquer que l'attitude de son père est pour le moins curieuse : un père avec quatre garçons est en général très heureux d'avoir enfin une fille ! Ne serait-ce pas son père qui aurait des problèmes à régler avec le féminin ?

Lucie me regarde étonnée; visiblement, la question ne l'a jamais effleurée ! Mais, en y pensant, elle confirme! Son père écrase tout le monde , à commencer par sa femme, la mère de Lucie, véritable petite souris qui se glisse furtivement dans la maison familiale et que l'on n'aperçoit que pour l'heure des repas ou dans la cuisine, image peu valorisante de la femme volontairement cantonnée dans les tâches ménagères.

Lucie, elle, s'est rebellée, et après bien des disputes et des discussions, a continué ses études supérieures. Aujourd'hui, elle est conseiller juridique dans un grand cabinet d'avocats parisiens. Elle conseille, règle les litiges, aide ses clients dans des situations délicates ou dans des montages financiers . Elle s'épanouit dans son travail mais reconnaît un manque important dans sa vie affective.

Elle vit seule, plutôt bien, mais évoque le bonheur du partage et de la vie à deux avec nostalgie.

Je lui propose de poser une autre question :

Que doit-elle développer en elle ? Y a-t-il quelque chose à laisser s'exprimer en elle ?

Lucie sort TEMPERANCE.

Devant cette lame si féminine, cette femme-ange aux cheveux ondulés, Lucie se trouve confrontée à sa problématique : la difficulté de s'autoriser à être une femme, qui donne et reçoit, une femme qui berce( le mouvement du fluide ente les deux vases me fait toujours songer à quelque chose de rassurant , comme une berceuse ), qui échange avec les autres, partage .

J'ai très envie de tout cela et, en même temps, je me dis que j'en suis incapable, confie-t-elle.

Je lui fais remarquer que son apparence est très féminine : cheveux chatains longs et souples, tailleur rouge, chemisier blanc qui fait ressortir le léger hâle de la peau . En souriant, Lucie confirme : l'apparence, ce n'est vraiment pas compliqué,et d'ailleurs, je ne me force pas , j'aime m'habiller ainsi, je sais me mettre en valeur. Mais l'attitude intérieure, c'est autre chose.

Ce qui la stresse et l'angoisse, c'est le conflit perpétuel entre cet Empereur qui représente son attitude intérieure et Tempérance, son attitude extérieure. Les deux images ne se rejoignent pas; Lucie voudrait être Tempérance à l'intérieur comme à l'extérieur.

Je lui fais remarquer que les qualités représentées par l'Empereur sont également très positives et lui servent, notamment pour son activité professionnelle. Qu'en outre, être fiable, fidèle et responsable sont des bénéfices que personne ne désavouerait ! Elle approuve !

Lucie va faire le difficile apprentissage de la complexité : être à la fois l'Empereur, c'est-à-dire reconnaître son rôle de leader, de " maître incontesté " dans son travail, accepter son rôle de pilier qui soutient l'édifice, tout en acceptant d'être aussi Tempérance, une femme qui a besoin de construire une vie de couple, une vie de famille. La légéreté n'est pas facile à apprendre lorsque l'on s'est senti responsable pendant trente ans !

Lucie, comme nous tous, va faire l'apprentissage de la complexité. Elle va tenter de vivre au mieux ces deux aspects de sa personnalité ! Accepter d'être une femme et être heureuse de sa condition n'est pas aisé lorsque toute petite, on vous a démontré tout le contraire. Elle se sait femme et se vit extérieurement comme une femme, alors que l'intérieur résiste et obéit inconsciemment aux injonctions du père et de la famille : seuls, les garçons valent quelque chose et peuvent réaliser quelque chose !

Pour l'instant, Lucie décide d'en rester là.

Appréhender qui l'on est, d'où viennent nos conflits intérieurs, nos insatisfactions est un chemin que l'on emprunte avec prudence, souvent méfiance ! Aussi faut-il prendre tout son temps !

nous verrons demain la suite du tirage , le deuxième temps !

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13 avril 2015 1 13 /04 /avril /2015 06:22
FEMME DE LUMIÈRE ! interview mediapart

Femme de Lumière, par Claude Darche

04 FÉVRIER 2015 | PAR LE BLOG DES ASSOCIÉS PAR YANNICK ET HÉLÈNE

Vous publiez aux éditions Spiritualités un nouvel ouvrage « Femme de Lumière « . Un titre inspiré ou initié si on peut dire. Pourquoi cet ouvrage ? Très personnel, plein de savoir, de connaissance et de vie ?

Mes ouvrages sont en correspondance avec ma vie. J’ai commencé par éditer des poèmes, ensuite le tarot est entré dans ma vie, je l’ai appréhendé, compris, je l’étudie toujours .Très vite j’ai senti qu’il fallait transmettre, donner à autrui . Les ouvrages que je découvrais sur le tarot étaient tous très compliqués, presque rebutants, j’ai redonné l’esprit du tarot, clarifié sa symbolique, certains dirons que je l’ai vulgarisé . Je ne renie pas ce terme. La bonne vulgarisation donne envie d’aller plus loin, et je suis allée plus loin dans un ouvrage comme la maîtrise du Tarot aux éditions du Rocher. Ensuite, j’ai écrit de nombreux ouvrages sur la Franc Maçonnerie, toujours dans le même esprit de transmettre et de donner à comprendre , à travailler sur soi, à devenir qui l’on est. Vivre dans un monde plus juste et plus fraternel, cela se travaille, cela se décide. Femme de Lumière est venue comme une suite logique, c’est une rêverie éveillée sur la femme que je suis, son parcours, sa quête de sens.

Comment est née l’idée de cet itinéraire d’une femme moderne passant des Tuileries à l’Egypte et défiant la vie en renaissant par une voix intérieure qu’elle va faire incarner et qu’elle va suivre ?

J’ai une très grande sensibilité, je vois et je sens. C’est ainsi, cela s’est développé en moi avec les années, je n’ai pas cherché à y mettre un frein. Au contraire, j’ai accepté cela comme un cadeau. Cette voix intérieure, je l’entends très souvent, elle est, en quelque sorte, ma meilleure amie, la Sagesses ancienne qui est en chacun de nous . La mettre en scène , la rendre vivante dans un roman n’a pas été très difficile. Cet ouvrage est aussi l’itinéraire de certaines femme d’aujourd’hui qui ont une vie active, dans le monde, dans la société , associée à un parcours spirituel. Ma vie fait résonnance avec la spiritualité et inversement.

L’expérience de cette rencontre avec une vieille femme Maopi, n’est-elle pas la rencontre avec soi ?

Si bien sûr, Maopi c’est la Grande Ame du Monde, la Vieille femme qui est en moi, Celle qui Sait. Je suis persuadée que nous savons à peu près tout de nous, du cosmos, de l’univers. Nous n’écoutons pas, nous ne nous écoutons pas. Je dis toujours aux personnes qui viennent me consulter « asseyez vous au calme, là où vous voulez, posez-vous, détendez-vous, et écoutez ce qui se passe. Si vous avez une question, j’entends par là une vraie question, posez-la . Descendez à l’intérieur de vous-même ». La réponse vient très vite à condition de ne mettre aucun interdit, aucune culpabilité, aucune impossibilité .

On voit une tranche de vie, un roman fort et autobiographique…mais vous allez plus loin en donnant le titre de « roman initiatique » ? Pourquoi ?

Toute vie est une initiation, une préparation à la mort, c’est Montaigne qui disait que Philosopher c’est apprendre à mourir, je dirai que Vivre c’est apprendre à mourir. Chaque chose, chaque événement de notre existence nous ramène aux choix essentiels que nous faisons pour avancer, pour aller vers la sérénité, vers notre accomplissement. La vie nous a été donnée pour que nous y trouvions une Joie d’être et d’exister, pour que nous puissions travailler à notre propre amélioration et à celle des autres. C’est un projet ambitieux, il s’agit de faire des choix, parfois des coupe franches, de quitter, de laisser, de trouver d’autres pistes et surtout de les suivre. Ce que nous demande l’initiation, c’est un changement radical, une conversion du regard, une conversion de notre être tout entier et par là même de notre existence. Mettre ses idées, ses ressentis profonds en action, demande effort, travail sur soi. L’initiation c’est une mise en acte , ce n’est pas virtuel, c’est réel, ce n’est pas qu’intellectuel et symbolique, c’est concret.

Parmi les nombreux ouvrages, « Femme de lumière « se détache totalement, n’est-il pas une proposition pour toutes ? Une marche de vie ? Une initiation à la vie pour l’autre en passant par l’acceptation des coups de la vie ?

Femme de Lumière est un roman qui retrace mon itinéraire personnel, bien que revisité. C’est effectivement une marche de vie, le fait que tous , à un moment donné de notre vie, nous nous disons, « il faut choisir, ou je reste ainsi sans bouger, sans vivre réellement, sans faire ce à quoi j’aspire ou je décide de mettre tout en œuvre pour réaliser ce qui, à l’intérieur de moi, m’appelle. Quant aux coups de la vie, il y en a beaucoup, les deuils, séparations, maladies, chômages etc…j’en ai eu comme tout le monde, un cancer en particulier, dont je parle en toute liberté pour donner de l’espoir aux autres, les aider. A ce moment de ma vie, j’ai donné beaucoup aux autres, j’ai réellement intégré que donner aux autres me donne, m’enrichit, m’apporte. J’ai eu du mal à accepter ce cancer, moi qui n’avais jamais été malade, puis je l’ai accepté, je l’ai accueilli , j’essayais d’accompagner chaque chimio. Aujourd’hui, je suis en rémission, j’accepte, je vois cela comme une intensité particulière donnée à ma vie. Nous ne sommes que de passage, je l’avais oublié un moment, on s’est chargé de me le rappeler. L’impermanence est notre lot .

Dans votre livre, il n’y a plus forcément une dimension du temps, l’Egypte est presque incarnée car présente, on y touche à la spiritualité la plus profonde et in fine, tout ne commence-t-il pas en Egypte… à la fois dans le roman et dans les spiritualités modernes ?

Je n’irai pas jusque là , on oublie trop souvent Sumer, l’épopée de Gilgamesh, les tablettes sumériennes, leurs lois, etc… Cependant l’Egypte reste le berceau d’une grande spiritualité, un espace qui me parle particulièrement. Un de mes premiers grands voyages fut l’Egypte, j’ai vraiment eu le sentiment de revenir chez moi. Isis, est le Principe Féminin par excellence, c’est elle qui redonne la vie, fait renaître. Son image s’est ensuite transformée dans de nombreux cultes, son épithète latine « Stella Maris « , l’étoile de la mer, est bien présent dans notre monde méditerranéen, Marie Madeleine, Marie sont les belles représentations de ce qu’est Isis, l’Amour absolu, total, inconditionnel.

La Route de devenir soi-même est-elle ou passe-t-elle par une reconnaissance de soi et une prise de conscience spirituelle ? N’est-elle pas un des fondements de ce roman initiatique , permettant de retrouver les sensations premières ?

Deviens qui tu es ! est une des moments clés de toute initiation. Comprendre que nous sommes partie intégrante de l’univers, du cosmos, que nous sommes unique, tous, et que chacun d’entre nous est ci pour apprendre, travailler, devenir ce qu’il est en profondeur. C’est un très long cheminement, parfois pénible, douloureux, mais toujours riche, exaltant, il y a toujours la Lumière au bout du tunnel, le tunnel pouvant prendre des formes très variables. L’important est de continuer à marcher, à avancer, à vivre, à être, à transmettre un peu de ce que nous avons appris.

Au travers de ce retour aux sources, n’y –a-t-il pas aujourd’hui selon vous une marche initiatique qui est faite par la société avec un rêve récurrent chez chacun de revenir vers la terre, la campagne et in fine les sensations premières ?

Nous allons vers un changement radical de société, nous sommes entrain de comprendre que la surconsommation, le profit excessif, la déshumanisation, ont fait leur temps. C’est Pierre Rabhi qui parle de « sobriété heureuse « je le suis dans cette voie . L’homme est peut être entrain de comprendre que la finalité n’est pas dans le trop plein, le beaucoup, simplement dans le juste. Quant aux sensations premières, nous en avons tous besoin, je vis en pleine campagne par choix, j’ai besoin de sentir le rythme des saisons, le vent, la pluie, être dans mon jardin, voir pousser les plantes , marcher en pleine nature. Est ce une démarche initiatique ? C’est en tout cas une démarche de retour vers l’humain, le lien à l’univers et à la Nature.

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8 avril 2015 3 08 /04 /avril /2015 14:41
le blog a 4 ans aujourd'hui !

4 ans se sont écoulés depuis la création de ce blog dédié au tarot, à son symbolisme, son

interprétation initiatique que divinatoire. Ne nous y trompons pas, Le Tarot éveille, suggère,

donne à voir, entendre, sentir, toucher , il est le maître incontesté de notre inconscient, de nos

illuminations, de nos créations ! Merci à vous tous pour votre participation, vos suggestions, vos

remarques ! Nous continuons ensemble ce beau parcours qui nous amène à mieux nous

comprendre , à comprendre les autres, à aimer ce qui est Vie !

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22 mars 2015 7 22 /03 /mars /2015 16:16
il manque une lame ! l'étoile !

Erreur de ma part en ce qui concerne le tirage du jour, il y manquait l'arcane 17 , l'Etoile !

si vous tirez l'Etoile pour la vibration du jour : superbe lame, une journée sous le signe de la chance , des opportunités, de l'amour ! une femme peut également vous apporter beaucoup, vous faire don de quelque chose, vous faire partager son intérêt pour un sujet, vous parler d'elle ou de vous avec empathie et confiance ! arcane de l'Espérance, l'Etole vous demande de suivre votre intuition. S'écouter est toujours la meilleure solution.

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Ajoutez De L'intuition À Votre

  • : Le blog de Claude DARCHE
  • : un blog dédié à la symbolique du Tarot, à son interprétation, porte ouverte sur notre inconscient et sur la libération de notre intuition, de ce que j'appelle "l'Intelligence Intuitive " . Etre à l'écoute de soi-même permet de prendre sa vie en mains , d'en devenir le véritable auteur et acteur !
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