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3 janvier 2015 6 03 /01 /janvier /2015 08:16
Régénérer nos capacités intuitives, l'expérience de l'air

L'AIR

Tu leur retires le souffle, ils expirent Et retournent à la poussière
Tu envoies ton souffle, ils sont créés Et tu renouvelles la force de la terre. Psaume 104, 29-30

L'air : Le souffle, le vent, le monde subtil intermédiaire entre le ciel et la terre, l'envol, la liberté, les vibrations, les ondes ; l'énergie intellectuelle, conceptuelle et mentale.

Je ne vis que parce que je respire. Je baigne dans l'air et l'air est nécessaire à ma survie.

La Genèse

Lors de la création de l'homme, suivant le récit de la Genèse, Yahvé insuffle dans sa narine un souffle de vie et l'homme auparavant inerte est animé d'une âme vivante. Dans toutes les grandes traditions, le souffle possède un sens identique qu'il s'agisse du mot grec pneuma, du latin spiritus ou de l'hébreu ruah.

Le souffle est donc l'âme de ma vie.

L'expérience de l'air : La respiration

L'air tisse l'univers
Le souffle tisse l'homme

Upanishad, Atharva-Véda

Respirer est une nécessité mais aussi un acte inconscient, qui, si nous y prêtons attention, changera notre façon d'être et d'exister.

Commencez par dénouer tout ce qui bride ou serre le corps ( ceinture, cravate, bracelet, foulard etc... ) . Puis, allongez-vous sur le dos , sur la moquette ou un tapis, laissez vos muscles se détendre, fermez les yeux, mettez vos bras le long du corps, paumes des mains tournées vers le ciel.

Ainsi étalé, procèdez à une décontraction rapide, mais totale du corps entier, sans passer une revue de détail, mais en s'occupant directement de l'essentiel : certains centres nerveux. Tout d'abord, tournez la tête de droite à gauche, en la faisant rouler lentement sur le tapis, sans la soutenir. Ce geste simple, répété lentement une dizaine de fois, décontracte la nuque, permet un afflux circulatoire au niveau du bulbe, et effectur, par le poids de la tête, un massage par pression des insertions musculaires et nerveuses de la partie inférieure de la boîte crânienne.

Après avoir immobilisé la tête, cherchez par la pensée à décrisper le cuir chevelu, comme si on défroissait une étoffe. Puis, de la même façon, étalez votre front, lissez vos paupières sur les yeux clos. Effacez la crispation possible à la racine des narines. Etalez vos joues, comme si les oreilles étaient repoussées vers l'arrière de la tête. Desserrez les dents, délacez le noeud du fond de la gorge, s'il existe. Laissez les mains amollies, toujours paumes tournées vers le ciel. C'est en passant en revue tous les sièges de l'expression que l'on obtient le plus naturellement une sensation d'abandon complet.

C'est seulement lorsque vous aurez atteint cet état de vacuité que vous serez prêt à concentrer sa volonté sur la partie la plus enrichissante de tous les exercices : l'éducation du souffle.

Ne cherchez pas à inspirer fortement par le nez et à expirer tout aussi fortement par la bouche. Ecoutez simplement le va et vient de votre respiration, ce mouvement presque imperceptible qui se manifeste au niveau de votre ventre.

Ne forcez pas votre souffle, laissez-le aller à son rythme. Votre vie est là dans cet inspir et cet expir qui s'alternent et se répondent , qui conjuguent naturellement et simplement les verbes Vivre, Exister, Etre, Aimer.

La respiration ventrale

C'est une excellente technique pour se relaxer et pour retrouver calme et sérénité. Elle provoque un ralentissement du rythme cardiaque, apaisement du flux de pensée, abaissement de la température. La respiration ventrale apporte à l'organisme une détente qu'il ne trouve que dans le sommeil parfait.

Je vais laisser la parole à Eva Ruchpaul, une des premières femmes Yogi d'Europe qui enseigne à Paris, à l'institut Eva Ruchpaul, où elle reçoit des stagiaires du monde entier :

Tout d'abord réapprenez à vous servir du diaphragme. C'est, ne l'oublions pas, la cloison qui sépare la cage thoracique de l'ensemble des viscères. C'est le fond de notre appareil respiratoire, il est souple et très mobile. Lorsque nous prenons une profonde inspiration, en temps normal, nous écartons les côtes en augmentant le volume thoracique latéral. Nous bombons le torse en oubliant le fond.

Le yoga nous demande, là comme ailleurs, d'avoir le maximum d'efficacité pour un minimum d'effort, donc de nous servir aussi du fond pour aspirer l'air, comme on tire sur le piston d'une seringue pour absorber un liquide.

La façon la plus aisée de mobiliser cette paroi est tout simplement de bomber l'estomac en avant pour inspire , sans faire trop " gros ventre ". Pour expirer, on laisse l'estomac s'aplatir.

Donc, toujours allongé au sol, les mains posées légérement sur les côtes pour s'assurer que la cage thoracique reste immobile, on inspire par le nez, en poussant l'estomac en avant ( attention à ne pas cambrer les reins ), puis on le laisse revenir lentement à sa place, en expirant, toujours par le nez. C'est un petit mouvement calme. Cet aller et retour doit se faire sans tension, dans un geste fluide comme un soupir...

La deuxième phase de la respiration : le travail de l'amplification thoracique. Toujours étalé sur le sol, dans une position d'abandon, on inspire par le nez, en poussant le diaphrageme d'abord, puis on continue d'inspirer en dilatant l'ensemble des côtes. En somme, l'inspiration complète donne l'image d'un récipient souple qui s'emplirait de liquide : une bouillotte, par exemple. L'eau fait bomber d'abord le fond ( le diaphragme ) , puis tend les flancs en remontant vers le goulot ( la gorge ). Pour l'expiration, même procédé : pour vider proprement une bouillotte ( ou tube de pâte dentifrice) , c'est sur le fond que l'on appuie d'abord, pour chasser le contenu, de proche en proche, vers l'orifice. C'est donc le ventre qui s'aplatira le premier, suivi par la cage thoracique.

La suspension de souffle

Allongez-vous comme précédemment et posez à nouveau vos mains sur vos côtes. Sans ouvrir la bouche mais sans crisper vos mâchoires, inspirer par le nez en poussant votre ventre en avant; ressentez bien le gonflement de votre ventre rempli d'air, gardez cet air, poumons pleins, et comptez jusqu'à cinq ou dix, selon vos possibilités ( en aucun cas vous ne devez forcer et ne jamais dépasser 16 ) : c'est le moment de suspension, de halte. Ensuite, expirez en ressentant le creux qui s'installe au niveau de votre ventre, comptez le même nombre que pour votre inspir et reprenez le petit va et vient de votre souffle sans forcer.

Les temps de silence, de rien dans cette respiration, doivent être égaux entre eux et seront progressivement allongés sans jamais dépasser 16 secondes. Si vous éprouvez une sensation d'étouffement, c'est que la suspension est mal rythmée : raccourcissez votre temps de suspension. Le Yoga enseigne toujours le confort et l'efficacité avec un minimum d'énergie dépensée.

Les hindous expliquent que pendant cette halte, le prâna, l'énergie vitale, se répand en profondeur, au plan végétatif et nerveux. C'est aussi un procédé très efficace pour que le muscle se lave de ses déchets et que la circulation entraîne rapidement les toxines.

Respirez en marchant

Excellente technique pour les citadins qui apprendront ainsi à oxygéner leur organisme et à mette en place tranquillement le calme et l'attention nécessaires à l'intuition.

Rythmez votre respiration avec vos pas. Faites votre respiration complète avec le nez, faites environ 10 pas en inspirant et 12 à 14 pas en expirant. Remplissez bien vos poumons et expirez lentement en comptant vos pas.

Vous vous habituerez très vite à respirer en marchant, cela calmera en vous " l'agitateur", " celui qui tourne en rond " et vous apprendra à vous centrer sur votre souffle et sur vous-même, ce qui est l'attitude intérieure juste de celui qui veut capter ses propres signaux.

C'est parce que je sais m'écouter que j'écoute les autres.

L'air, le vent, l'espace

Sentez l'air sur votre corps, exposez-le à la caresse de la brise ou à la violence de la bourrasque. Marchez contre lui, face au vent, ou laissez-vous pousser, bousculer par lui, le dos rond pour résister à sa force.

Courez et sentez l'air sur vous.

Osez le baptême de l'air et sautez en parachute, c'est une expérience fabuleuse où l'homme devient, pour quelques minutes, oiseau, presque libre dans l'espace.

Donnez-vous de l'air : baîllez ! Avez-vous conscience du bien être que vous ressentez en baîllant ? Prenez conscience de la détente de vos mâchoires, de vos tensions qui s'apaisent, de votre ventre qui se creuse et fait remonter votre souffle.

Soupirez d'aise, de plaisir, de lassitude et vous vous apercevrez que vous faites le mouvement exactement inverse du baîllement. Soulagez-vous de votre air vicié et évacuez vos problèmes !

Ciel, nuages, étoiles

Rêvez en regardant le ciel, regardez les nuages, amusez-vous à décrire ce que vous voyez dans leurs formes moutonneuses et toujours arrondies, racontez-vous une histoire, faites-la partager à vos enfants, à vos amis, à ceux qui vous entourent, amusez-vous à plusieurs : aucun d'entre vous ne verra la même chose.

Contemplez le ciel, le beau ciel bleu, et retrouvez cette clarté intuitive du bonheur : être clair dans ses sentiments, ses actes et ses pensées.

Contemplez la nuit, le ciel étoilé, et cherchez les étoiles. Pensez que chacun d'entre nous est relié à son étoile qui est sa correspondance cosmique !

Mettez-vous debout, bien droit, jambes écartées , bras levés vers le ciel : ne ressemblez-vous pas à une étoile. Savez-vous que Pythagore avait fait de l'étoile à cinq branches le symbole de l'homme en plénitude, le microcosme image du macrocosme ?

Que ressentez-vous dans cette position ? Sentez-vous l'enracinement de vos pieds dans la terre et l'élan de vos bras qui se tendent vers le ciel ? Quelles sensations éprouvez-vous, sachant que votre corps peut prendre la même forme qu'une étoile ?

La Danse

Danser est le fin mot de vivre et c'est par danser aussi soi-même qu'on peut seulement connaître quoi que ce soit : il faut s'approcher en dansant.

Jean Dubuffet, Prospectus et tous Ecrits suivants, Gallimard.

Danser c'est s'inscrire dans l'espace, devenir oiseau, bondissement, élan, jaillissement. Danser, c'est manifester ses forces vives, sa propre créativité, son instinct d'animal, que notre société dite moderne et policée ne pourra jamais maîtriser. L'homme n'est jamais très loin de l'animal.

Retrouvez vous aussi votre instinct en dansant, en exprimant ce que c'est qu'être un homme et ce que c'est qu'être une femme. Redevenez cette louve, tendre et féroce qui défend ses petits , redevenez ce chasseur qui part tuer le gibier pour nourrir la tribu, le guerrier qui défend femmes et enfants.

C'est en retrouvant nos instincts puissants d'hommes et de femmes, inscrits dans nos corps et nos esprits, que nous accéderons à notre propre individuation.

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20 décembre 2014 6 20 /12 /décembre /2014 14:45
De joyeuses fêtes à tous !

Le blog reprendra le 5 janvier, de très belles fêtes à tous,

une superbe année 2015 !

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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 07:39

Nous avons évoqué 4 sens, voici le 5ème, l'odorat !

L'Odorat

Le nez comme l'oeil est un symbole de clairvoyance, de perspicacité, de discernement plus intuitif que raisonné.

Les exercices liés à l'odorat

- Prenez l'habitude chaque matin d'aérer votre appartement, respirez à la fenêtre une ou deux minutes, tranquillement, en essayant d'identifier les odeurs du matin; faites de même le soir en fermant les volets, et respirer les odeurs de la nuit.

- Chaque pièce a une odeur spécifique, les avez-vous déjà identifiées ?

- Promenez-vous en vélo ou à pieds dans la forêt et apprenez à identifier les odeurs; faites de même à la campagne et même en ville !

- Chaque individu a une odeur spécifique plus ou moins gommée par parfums et lotions. Amusez-vous comme ceux que l'on appelle des Nez en jargon de parfumerie à identifier les différentes senteurs. Les odeurs sont capables de faire remonter à la mémoire des souvenirs : souvenez-vous de la madeleine de Proust ! Une passante croisée dans la rue peut tout à coup, par la magie de son parfum, évoquer une certaine période de notre vie, un être que nous avons aimé etc...

- L'odorat c'est aussi le flair !

Si vous voulez être intuitif, suivez votre flair. Quand vous rencontrez quelqu'un pour la première fois, que ressentez-vous : sympathie, antipathie, sentiments mitigés ? Laissez s'exprimer ces sensations et notez-les dans un coin de votre mémoire. Plus tard, son comportement ou ses attitudes vous donneront la clé de ces mouvements instinctifs. Ne dit-on pas de quelqu'un " je l'ai dans le nez " lorsqu'on ne le supporte pas, comme si son odeur vous était insupportable.

Prendre son temps

Le meilleur conseil que je puisse vous donner pour éveiller vos sens est de savoir prendre votre temps. Pressé par des choses soi-disant essentielles, l'homme se hâte et passe à côté de ce qu'il rencontre sur son chemin. Il ne sait plus qui il est et croit savoir où il va !

Pour exercer son intuition, il s'agit de prendre son temps, de prendre aussi ses distances par rapport aux événements et de tendre l'oreille vers l'intérieur. Ecoutez toujours ce que vous dit votre voix intérieure; prêtez également attention aux moindres détails, aux gestes, aux mouvements, aux situations. L'intuition ne s'exerce pleinement que chez un observateur.

Un mental ouvert !
Tout est bon... Tout. L'homme est malheureux parce qu'il ne sait pas qu'il est

heureux. Ce n'est que cela, c'est tout.

Et le célèbre psychanalyste, Paul Watzlawick, de rajouter :

Bref, la situation est désespérée et la solution désespérément simple.

La plupart d'entre nous ont toujours quelque chose qui ne va pas, ils sont malheureux, tristes, négatifs pour eux-mêmes et pour les autres !

Alors, c'est bien vrai, vous êtes malheureux ?

Réfléchissez et, très honnêtement, écrivez sur une feuille de papier ce qui vous rend tellement malheureux . Dans la grande majorité des cas, les réponses vont être :

- Je suis seul

- Je ne m'entends pas bien avec mon mari, conjoint, compagnon

- J'ai des problèmes dans mon travail

- J' ai des problèmes relationnels avec X ou Y, parents, amis, enfants, famille etc...

Bref ! Relisez votre liste et demandez-vous si ces récriminations valent vraiment la peine de se rendre si malheureux.

Pour ma part, je refuse de m'apitoyer sur mon sort et sur le vôtre :

- Nous sommes en vie

- Si notre vie ne nous plait pas, changeons-la

- Arrêtons toujours de voir ce qui ne va pas et apprécions ce qui marche

- Sachons apprécier ce que la vie nous offre !

Et l'intuition ?

Je suis intuitif si je suis ouvert à moi-même, aux autres, à l'univers et à tout ce qui le compose.

Je bloque mon intuition si je me ferme, me limite, me replie.

Soyez généreux !

La générosité est synonyme de coeur, de bonté, d'indulgence et de tolérance. La générosité, c'est l'ouverture du coeur

Soyez simple !


A simple, on trouve dans le Petit Robert, la définition suivante : qui agit selon ses sentiments, avec une honnêteté naturelle et une droiture spontanée.

La vie n'est pas compliquée, elle est simple ! Etre simple, c'est sans conteste choisir l'être au lieu du paraître, c'est choisir la vérité à la place du mensonge, c'est ne plus vouloir porter de masque ! C'est effectivement être droit, honnête, courageux.

La simplicité n'est pas la facilité. La simplicité c'est l'authenticité !

L'humour, le sourire, le rire


L'humour c'est la propreté morale et quotidienne de l'esprit.

Jules Renard

La plus perdue de toutes les journées c'est celle où l'on n'a pas ri

Chamfort

L'humour est libérateur ! Il nous sauve de l'apitoiement, de la tristesse et de la morosité! Se moquer de soi-même prouve que l'on a su conserver discernement et humilité.

L'humour élève l'homme et lui permet de faire face à de nombreuse situations. Sachez donc rire de vos manies, de vos moments d'angoisse, de spleen, de doute ! Riez de vos succès, de vos jours de triomphe ! Riez de vos certitudes! Riez de tout et de rien !

Profitez aussi de la joie, de ce merveilleux sentiment de plénitude et d'allégresse qui nous saisit à certains instants de notre vie ! Soyez animé du plaisir de vivre.

Rire au moins trois minutes par jour est une excellente thérapie ! Fuyez les êtres moroses, tristes, qui ont toujours quelque chose de travers ! Imitez Montaigne qui avouait ne se plaire qu'en la compagnie de gens gais et sains ! ou méfiez-vous avec Alphonse Allais de ceux qui ne rient pas , ce ne sont pas des gens sérieux !

Avez-vous remarqué que tout votre visage s'ouvre et se détend lorsque vous souriez ? Et que rire vous procure un sentiment de légéreté, de bonheur ? Quelle liberté que le rire, que cette secousse irrésistible qui monte de la gorge et surtout du plus profond de votre être ! Dans le rire, on n 'est plus soi, on est le rire !

Alors, ne vous en privez pas ! Amusez-vous des plaisanteries des uns et des autres, amusez-vous de vos propres petites histoires, racontez-les à vos amis et dites-vous que la vie est une affaire bien trop sérieuse pour que vous la preniez au sérieux !

L'intuition sied bien aux grands enfants que nous sommes tous restés, mais qui parfois, pour paraître grands, adoptent des attitudes tristes et compassés !

Régénérer nos capacités intérieures naturelles!
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10 novembre 2014 1 10 /11 /novembre /2014 14:49

La Vue

L'oeil, organe de la perception visuelle est presque universellement le symbole de la perception intellectuelle mais aussi de la clairvoyance. L'expression Celui qui a des yeux désigne le Chaman, le clairvoyant, celui qui passe au-delà des apparences et voit au sens le plus élevé du terme.

En Chine, dans la tradition taoïste, l'oeil droit est assimilé au soleil, il correspond à l'action et au futur ; l'oeil gauche, lui, est associé à la lune, à la passivité et au passé. La résolution de cette dualité fait passer de la perception distinctive à la perception unitaire. Le caractère chinois Ming ( lumière ) est la synthèse des caractères qui désignent le soleil et la lune.

Mes yeux figurent le caractère Ming, peut-on lire dans certains rituels taoïstes.

En Inde, le troisième oeil frontal est dit oeil de Civa, c'est l'organe de la vision intérieure, l'oeil du Coeur.

En Egypte ancienne, l'oeil d'Oudjat ( l'oeil fardé de Kohl du pharaon) était un symbole sacré, assimilé à l'oeil d'Horus, le faucon solaire. C'est l'oeil de la Sagesse, l'oeil qui voit l'intérieur de l'être, à qui rien ne peut être caché et qui, dans le même temps, représente la nature divine et solaire de l'homme.

Les exercices liés à la vue

- Posez vos yeux sur les choses et les êtres en essayant de les voir sans préjugé, dans leur entité et leur unité.

Prenons l'exemple d'une rose :

D'abord je la regarde, puis au lieu de poser mes yeux sur elle et de passer à une autre fleur distraitement, je m'attarde sur cette rose.

Mon regard devient contemplation. Est-ce moi qui regarde la rose ou est-ce la rose qui me regarde ?

Je pénètre au coeur de la rose, au coeur de ce velours ourlé, et je sens alors la Nature de la rose, sa profondeur, sa légéreté, sa beauté et sa fragilité. La contemplation d'une rose suffit à me faire toucher et ressentir ma dimension intérieure, la rose me parle d'elle et de moi :

Il ne faut jamais écouter les fleurs. Il faut les regarder et les respirer. La mienne embaumait ma planète mais je ne savais pas m'en réjouir ( Antoine de Saint Exupéry ).

Les couleurs

La lumière se communique à nous au travers des couleurs et nous ne pouvons vivre sans couleurs.

Par ailleurs, les psychologues ont distingué les couleurs chaudes et les couleurs froides; les premières favorisent les processus d'adaptation et d'entrain ( rouge, orange, jaune ) ; elles ont un pouvoir stimulant et dynamique ; les secondes favorisent les processus d'opposition, de chute ( bleu, indigo, violet ); elles ont un pouvoir sédatif, apaisant. De nombreuses applications de ces valeurs ont été faites dans les appartements, les bureaux ou d'autres lieux de travail. Elles suscitent ce qu'elles symbolisent.

Notez vos couleurs préférées; celles avec lesquelles vous vous sentez en osmose, celles qui vous calment, vous dérangent, celles que vous ne pouvez pas supporter.

La musique des couleurs

Que j'ai aimé ce poème de Rimbaud, et comme de suite, à peine âgée de quinze ans, il a résonné à mes oreilles :

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu Voyelles
Je dirai quelque jour vos naissances latentes

Rimbaud se définissait comme un voyant.

Il cherchait, disait-il, une langue qui serait de l'âme pour l'âme, résumant tout, parfums, sons, couleurs ...

J'inventai la couleur des voyelles... Je réglai la forme et le mouvement de chaque consonne et, avec des rythmes instinctifs, je me flattai d'inventer un verbe poétique et accessible, un jour ou l'autre, à tous les sens.

- Devenez vous aussi voyant, visionnaire de votre vie ! Osez voir avec votre coeur :

Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux. ( Antoine de Saint Exupéry, le Petit Prince ).

La symbolique des couleurs

Les couleurs sont toujours et partout des supports de la pensée symbolique.

Visualisez une couleur et laissez votre esprit associer librement des mots par rapport à cette couleur.

Si je dis rouge : le sang, la vie, la mort, le feu, le soleil, l'amour, la passion, la haine, la sexualité; si je vois rouge, je suis en colère; dynamisme, activité, masculin, taureau, immolation, vie, naissance, blessure, fer rouge, cheval qui court, ardeur, courage, hymne à la vie, à l’amour etc...

Noir : la terre, le deuil, la mort, la fécondité, l'abîme, le gouffre, le puits, la grotte, la caverne, la nuit. Pour Jung, le noir est le lieu de la germination, c'est la couleur des origines, des commencements, des imprégnations avant l'explosion lumineuse de la lumière.

Blanc : pureté, passage, virginité, lumière, spiritualité, ange, nuage, révélation, vieillesse, sagesse. Le blanc - candidus - est la couleur du candidat , de celui qui va changer de condition, élégance, féminité,

Vert : printemps, végétation, nature, espérance, chlorophyle, herbe, eau, rivière, émeraude, prairie, douceur, tendresse, renaissance, le vert souvenir des amours enfantines, le vert des cascades, le vert de la mousse, etc...

Jaune : soleil, chaleur, été, le blé, rayonnement, intelligence, esprit, l'or, le père, l'autorité, le pouvoir, la force, le couple, l'intuition, la spiritualité, les jumeaux, le signe des gémeaux, les cahiers de la rentrée que je voulais toujours jaune, donc plus gais, les oiseaux, le blond de mes cheveux, la force de la volonté.

Dans la conception analytique de Jung, les couleurs expriment les principales fonctions psychiques de l'homme :

- le bleu serait la couleur de la pensée,

- le rouge, la couleur du sentiment,

- le vert, la couleur de la sensation,

- le jaune, la couleur de l'intuition.

Entrez dans le jaune, que ressentez-vous ? N'y voyez-vous pas l'affirmation de votre moi, de votre identité, l'expression de votre rayonnement et développement personnel ?

N'y voyez-vous pas la lumière ?

La lumière, comme le son, est un phénomène extraordinaire. Il y a la lumière que des peintres essaient de mettre dans une toile; il y a la lumière que capte la caméra; il ya la lumière d'une lampe isolée dans les ténèbres nocturnes, ou la lumière sur le visage d'autrui, la lumière qui gît derrière des yeux. La lumière que voient les yeux n'est pas la lumière qui flotte sur l'eau; celle-ci est différente, si vaste qu'elle ne peut pas entrer dans le champ visuel de l'oeil. Cette lumière, telle un son, se mouvait sans cesse - au dehors et en dedans - comme le flux de la mer. Et si vous vous teniez très tranquille, vous alliez avec elle sans le savoir, sans la mesure du temps.

La beauté de cette lumière, tout comme l'amour, n'est pas de nature à être perceptible, ou à être mise en mots. Mais elle était là - dans l'ombre, à l'extérieur, dans la maison, sur la fenêtre, de l'autre côté de la route, et dans le rire de ces enfants. Sans cette lumière, ce que l'on voit est de peu d'importance, car la lumière est tout; et la lumière de la méditation était sur l'eau. Elle serait là de nouveau le soir, et pendant la nuit, et lorsque le soleil monterait au-dessus des arbres, dorant le fleuve. La méditation est, dans l'esprit, cette lumière qui éclaire le chemin que prendra l'action; et sans cette lumière il n'y a pas d'amour.

( Krishnamurti, La révolution du silence ).

Régénérer nos capacités intuitives naturelles : la vue
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21 octobre 2014 2 21 /10 /octobre /2014 09:00

Le Toucher

Si les quatre sens, l'ouïe, l'odorat, la vue et le goût sont manifestés par les organes de la face ( les ouvertures de notre visage : deux oreilles, deux yeux, le nez avec ses deux narines, la bouche ), le toucher s'exprime sur toute la surface du corps, par la peau et par les mains, organe privilégié de ce sens.

La qualité des impressions tactiles trouve son champ le plus vaste et le plus riche dans la rencontre humaine et dans le contact de la peau. Depuis la rapide poignée de mains jusqu'à la rencontre érotique et sexuelle se déploie la richesse infinie des expériences du toucher.

Notre époque a oublié la force et le bienfait du contact, du toucher, de l'imposition des mains. A travers nos mains, c'est notre énergie qui est transmise à l'autre et nul ne peut nier la force magnétique.

La peur du contact physique traduit bien souvent une peur et une souffrance vis à vis de nous-même. Et pourtant, pensez à l'effet bienfaisant d'une caresse sur la tête, les cheveux, d'une main qui se pose sur l'épaule, d'un baiser sur la joue, d'une tape amicale sur le genou ! On n'ose plus prendre l'autre dans ses bras pour lui manifester notre soutien, notre solidarité, notre amitié, notre fraternité.

Les exercices liés au toucher

- Prenez un objet rond dans vos mains et touchez-le, que ressentez-vous ! Faites des associations d'idées, de mots tout en continuant à caresser courbes et rondeurs.

- Prenez maintenant un objet carré, rectangulaire, que ressentez-vous ? Le touchez-vous de la même manière ? Quels sont les mots ou les idées qui vous viennent spontanément à l'esprit ?

- Massez votre corps avec une huile, une crème, retrouvez le contact avec votre peau. Massez vos mains, le dos et la paume ; massez vos pieds, plante, talon et orteils.

- Lorsque vous vous lavez les cheveux, massez votre cuir chevelu.

- Faites-vous masser et essayez aussi de masser le corps de l'autre.

Avec mes cinq doigts, avec ma main, je touche la matière, apprenez de même à toucher du doigt un problème, une situation en fait à être intuitif par rapport à un événement, à le prendre en mains , à le résoudre, à empoigner votre vie et à en faire quelque chose de vrai et d’authentique.

La main est souvent comparée à l'oeil. Selon Grégoire de Nysse, les mains de l'homme sont également liées à la connaissance, à la vision, car elles ont pour fin le langage. Dans son traité sur La création de l'homme, il écrit :

Les mains lui sont pour la création du langage d'une aide particulière. Qui verrait dans l'usage des mains le propre d'une nature rationnelle ne se tromperait pas du tout, pour cette raison couramment admise et facile à comprendre qu'elles nous permettent de représenter nos paroles par des lettres ; c'est bien en effet une des marques de la présence de la raison de s'exprimer par des lettres et d'une certaine façon de converser avec les mains, en donnant par les caractères écrits de la persistance aux sons et aux gestes .

le toucher , la main , source d'éveil !
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12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 12:50

A découvrir , à lire , mon premier roman initiatique ! l'aventure spirituelle d'une femme qui cherche la Lumière et la trouve !

parution de mon roman !
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29 septembre 2014 1 29 /09 /septembre /2014 12:18

L'ouïe

L'ouïe est le premier sens à se manifester. Le foetus entend, le bébé tout juste né entend, il est même capable de reconnaître très vite la voix de sa mère. L' ouïe est aussi le dernier sens à disparaître, ne l'oublions pas devant qu'une personne dans le coma entend.

L'ouïe intéresse particulièrement le sixième sens, l'intuition.

De nombreuses traditions et principalement l'Inde font du son ( ce qui frappe l'ouïe par l'effet de mouvements vibratoires rythmiques, cf Littré ) l'origine du cosmos. Si la Parole, le Verbe produit l'univers c'est par l'effet des vibrations rythmiques du son primordial. Le son est produit avant la forme et la manifestation : l'ouïe est antérieure à la vue.

La connaissance n'apparait pas seulement comme une vision mais comme une perception auditive. C'est la perception des échos de la vibration primordiale manifestée par les mantra ( formules mentales ) dont le monosyllabe Om et le plus connu. La répétition des mantra, du Om, permet d'obtenir l'audition dans le coeur des sons inaudibles à l'oreille physique, ce qui correspond en d'autres termes à la vision par l'oeil du coeur !

Les exercices liés à l'ouïe

Asseyez-vous dans la nature, sur un banc, ou mieux dans l'herbe, fermez les yeux et écoutez. Essayez d'identifier les sons, les bruits, le pépiement des oiseaux, l'eau qui coule, le vent, le bourdonnement des abeilles etc...

Par- delà les bruits de la nature, entendez-vous le silence .
- Est-ce pénible, agréable ? Etes-vous à l'aise dans ce silence.

Prêtez l'oreille au bruissement de la forêt, au murmure du ruisseau, au rugissement du vent la nuit, au clapotis de l'eau, à la rumeur de la ville. Ne pas voir vous a-t-il aidé dans votre écoute ? Sentez-vous comme vous avez sollicité et privilégié votre oreille ?

Ecoutez le bruit intérieur de votre corps : le souffle de la respiration, le rythme de votre coeur, les battements de votre pouls, le craquement de vos articulations etc...

Faites l'expérience du silence avec confiance. Vous n'avez rien à craindre, il n'y a que vous avec vous. La seule personne que vous puissiez entendre c'est vous et c'est sans aucun doute ce qu'il y a de plus important au monde de savoir ce que vous avez à vous dire :

Nous vivons quotidiennement dans le brouhaha constant d'un monde mécanisé et médiatisé. L'omniprésence du bruit représente un danger, c'est un poison intérieur. Grande est aujourd'hui la nostalgie du silence apaisant.

L'exercice de l'assise en silence représente la réponse à cette intuition secrète de l'âme. Mais le silence auquel nous sommes invités transcende le calme compensateur de l'agitation et du surmenage. Il embrasse la contradiction essentielle bruit et non-bruit. Le stress, cette maladie chronique de notre temps, a pour cause principale la distance qui sépare l'homme de son être intérieur.

L'homme qui s'exerce sérieusement au silence témoigne d'une grande tranquillité au milieu des bruits du monde. Quels que soient les bruits du monde , il assume son existence dans la plénitude, l'ordre et l'unité. ( Karlfried Graf Durckheim ).

Rencontrer son guide intérieur

Asseyez-vous en silence, le dos droit, bras et jambes relâchés, les yeux fermés, détendez-vous et centrez votre respiration sur votre ventre.

Soyez calme et tranquille. Vous allez découvrir votre propre espace intérieur, un lieu où vous êtes à la source de la vie, où vous puisez confiance, amour et joie, un lieu où vous savez que l'anéantissement de votre être n'existe pas. C'est votre temple intérieur, considérez-le comme un lieu de paix et d'élévation de tout votre être. Un espace que vous n’atteignez que dans le silence de l’amour et l’écoute de votre âme, de ce vous relie au cosmos ,à l’énergie des millions d’êtres qui vivent ou qui ont vécu.

Pour commencer, adressez-vous à votre guide intérieur qui n’est autre que votre inconscient, votre inconscient universel et intuitif, le guide sacré et demandez-lui de vous parler. S'il ne se passe rien, si vous n'entendez pas votre voix intérieure, conservez votre confiance et recommencez l'exercice sans relâche durant les jours qui suivront jusqu'à ce que la voix devienne claire et distincte à l'intérieur de vous- même.

Ne vous étonnez pas si la voix surgit à n'importe quel moment de la journée, et pas obligatoirement là où vous êtes le plus calme! Vous démarrez une quête sacrée, quasi divine, qui ne se fera qu’à la première personne, une quête d’amour, l’amour de vous, l’amour de vivre sans forcément vivre pour un autre, mais pour le monde entier, pour votre cœur immense et ouvert.

Même si vous vous sentez blessé, ouvrez votre cœur, ce n’est pas parce qu’un ou une vous ferment la porte de leur cœur qu’il faut fermer le vôtre, c’est le moment au contraire de l’ouvrir bien grand pour vous en premier, et pour toutes les aventures, curiosités, projets, imaginations, rêves que l’existence vous offre,aujourd’hui, là tout de suite. Une fois établi, ce contact privilégié ne pourra plus jamais s'arrêter. Il est des portes qui, une fois ouvertes, ne se referment plus.

Qui est ce guide intérieur ?
Ce n'est pas une entité qui se manifeste ou je ne sais quel diablotin supérieur, c'est

tout simplement la voix de la sagesse suprême qui est en tout homme.

Que celui qui a des oreilles entendent, disent les Ecritures.

C'est la voix qui nous permet de trouver notre propre voie. C'est notre musique intérieure :

La vie c'est de suivre votre vraie musique, votre voix intérieure. C'est à vous de savoir dans quel domaine vous vous croyez doué et voulez développer ce don. Si vous avez le courage d'entendre la voix de votre âme, vous savez que vous voulez faire telle ou telle chose ... Vous devenez très intuitif et commencez à expérimenter vous-même, non pas dans un laboratoire de recherche,maisdanslavie. (E.KublerRoss).

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Quant à notre guide intérieur, c'est encore et toujours de nous qu'il s'agit ! Nous sommes tout à la fois l'élève et le maître ! Prenons en conscience.

L'ouie , l'écoute intérieure, la rencontre avec le Maître
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4 septembre 2014 4 04 /09 /septembre /2014 07:11

Les cinq sens : redécouverte et éveil

Avec les quatre éléments, l'eau, l'air, la terre et le feu, nous avons déjà expérimenté les cinq sens qui sont l'ouïe, la vue, l'odorat, le goût et le toucher.

Ces cinq sens sont les portes qui ouvrent notre existence à la profondeur, à des perceptions plus sensibles, je dirai même plus subtiles. La vie s'épanouit et coule en nous à travers eux.

Avons-nous besoin de nos cinq sens pour développer le sixième, l'intuition ?

- Oui ! Nos sens sont nos capteurs d'information. Affiner nos sens est un excellent moyen pour développer la qualité de notre perception et mettre en route le processus intuitif.

L'intuition c'est aussi ne pas se fier qu' à ses sens " extérieurs " : Je ne crois qu'à ce que je vois ! Etes-vous sûr d'abord de bien voir ? Pensez-vous que tout le monde voit la même chose que vous ?

Ce genre de réflexion n'aboutit qu'à une attitude de fermeture alors que nos sens nous invitent tout au contraire à aimer et à sentir la vie qui coule en nous , à nous ouvrir toujours davantage.

Le Goût

Pour être intuitif, il est bon de goûter la vie, c'est-à-dire de l'aimer, d'avoir l'appétit de la vie, de la sentir, la toucher. Entendre le silence et la profondeur de la vie, voir au-delà des apparences ce qu'elle nous offre.

L'intuition est une extrême attention portée à soi-même. Tourner son regard vers l'extérieur est nécessaire : c'est aussi la vie, nous ne pouvons vivre sans les autres et sans contacts. Mais le regard intérieur, la connaissance et l'écoute de soi sont des conditions indispensables à l'ouverture du sixième sens, l'intuition.

Percevoir c'est aussi Perce pour Voir : percer notre indifférence à notre corps, à notre esprit, pour voir ce qui se passe en nous et au-delà de la simple appréhension.

L'homme ne peut vraiment tourner son regard vers autrui, l'aimer et l'aider que s'il s'est d'abord regardé lui-même, que s'il a le goût de lui, s'il s'apprécie. Cela n'a rien à voir avec l'autosatisfaction permanente, mais au contraire avec la lucidité et le discernement.

Pour s'aimer, il faut se voir tel que l'on est et non pas tel que l'on voudrait être.

Le goût recouvre un domaine d'expérience qui dépasse largement l'absorption de nourriture ou de boisson. Les mystiques parlent du goût de Dieu; ce n'est pas un hasard si la rencontre de certaines personnes nous laissent un goût amer, ou que certaines attitudes nous écoeurent. Il est d'ailleurs intéressant de noter la correspondance entre coeur et goût : avoir le coeur au bord des lèvres, c'est le sens d'écoeurer ! A l'inverse, mettre du goût à faire du quelque chose, c'est y mettre tout son coeur !

Ne dit-on pas aussi d'une personne que c'est un homme ou une femme de goût :

Le goût qui fait deviner le beau où il est ( Eugène Delacroix )

Le bon ou le mauvais goût, l'harmonie et la disharmonie.

De même la vie a pour chacun une saveur particulière : acide, âcre, amère, âpre, douce, fade, forte etc ...

Les exercices liés au goût

- Bougez votre langue ( organe du goût ) , desserrez vos dents et avalez votre salive comme si vous goûtiez un mets raffiné, que ressentez-vous ?

- Apprenez à mâcher les aliments et non pas à les avaler rapidement. Le goût ne peut se développer que chez un gourmet qui cherche la saveur, la tonalité, la nuance, les composantes du mets dégusté : buvez un verre de très bon vin rouge, goûtez-le, mâchez-le, dégustez et savourez. Faites de même avec un très bon carré de chocolat amer à 70% de cacao, qui contient très peu de sucre, puis prenez un chocolat ordinaire. Notez vos impressions !

- Privilégiez la qualité à la quantité. Mangez frais, varié et équilibré.
-
Mangez peu mais très bien ! Buvez de l'eau pour mieux apprécier un grand cru ! Devenez exigeant avec ce que vous ingérez : vous êtes ce que vous mangez ! Soyez aussi conscient du fait que c'est à nouveau les quatre éléments que vous retrouvez dans les légumes, les fruits, les céréales, le vin !

Nos cinq sens : le goût
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23 août 2014 6 23 /08 /août /2014 13:05

L'AIR

Tu leur retires le souffle, ils expirent Et retournent à la poussière
Tu envoies ton souffle, ils sont créés Et tu renouvelles la force de la terre.

Psaume 104, 29-30

L'air : Le souffle, le vent, le monde subtil intermédiaire entre le ciel et la terre, l'envol, la liberté, les vibrations, les ondes ; l'énergie intellectuelle, conceptuelle et mentale.

Je ne vis que parce que je respire. Je baigne dans l'air et l'air est nécessaire à ma survie.

La Genèse

Lors de la création de l'homme, suivant le récit de la Genèse, Yahvé insuffle dans sa narine un souffle de vie et l'homme auparavant inerte est animé d'une âme vivante. Dans toutes les grandes traditions, le souffle possède un sens identique qu'il s'agisse du mot grec pneuma, du latin spiritus ou de l'hébreu ruah.

Le souffle est donc l'âme de ma vie.

L'expérience de l'air : La respiration

L'air tisse l'univers
Le souffle tisse l'homme

(Upanishad, Atharva-Véda)

Respirer est une nécessité mais aussi un acte inconscient, qui, si nous y prêtons attention, changera notre façon d'être et d'exister.

Commencez par dénouer tout ce qui bride ou serre le corps ( ceinture, cravate, bracelet, foulard etc... ) . Puis, allongez-vous sur le dos , sur la moquette ou un tapis, laissez vos muscles se détendre, fermez les yeux, mettez vos bras le long du corps, paumes des mains tournées vers le ciel.

Ainsi étalé, procèdez à une décontraction rapide, mais totale du corps entier, sans passer une revue de détail, mais en s'occupant directement de l'essentiel : certains centres nerveux. Tout d'abord, tournez la tête de droite à gauche, en la faisant rouler lentement sur le tapis, sans la soutenir. Ce geste simple, répété lentement une dizaine de fois, décontracte la nuque, permet un afflux circulatoire au niveau du bulbe, et effectur, par le poids de la tête, un massage par pression des insertions musculaires et nerveuses de la partie inférieure de la boîte crânienne.

Après avoir immobilisé la tête, cherchez par la pensée à décrisper le cuir chevelu, comme si on défroissait une étoffe. Puis, de la même façon, étalez votre front, lissez vos paupières sur les yeux clos. Effacez la crispation possible à la racine des narines. Etalez vos joues, comme si les oreilles étaient repoussées vers l'arrière de la tête. Desserrez les dents, délacez le noeud du fond de la gorge, s'il existe. Laissez les mains amollies, toujours paumes tournées vers le ciel. C'est en passant en revue tous les sièges de l'expression que l'on obtient le plus naturellement une sensation d'abandon complet.

C'est seulement lorsque vous aurez atteint cet état de vacuité que vous serez prêt à concentrer sa volonté sur la partie la plus enrichissante de tous les exercices : l'éducation du souffle.

Ne cherchez pas à inspirer fortement par le nez et à expirer tout aussi fortement par la bouche. Ecoutez simplement le va et vient de votre respiration, ce mouvement presque imperceptible qui se manifeste au niveau de votre ventre.

Ne forcez pas votre souffle, laissez-le aller à son rythme. Votre vie est là dans cet inspir et cet expir qui s'alternent et se répondent , qui conjuguent naturellement et simplement les verbes Vivre, Exister, Etre, Aimer.

La respiration ventrale

C'est une excellente technique pour se relaxer et pour retrouver calme et sérénité. Elle provoque un ralentissement du rythme cardiaque, apaisement du flux de pensée, abaissement de la température. La respiration ventrale apporte à l'organisme une détente qu'il ne trouve que dans le sommeil parfait.

Je vais laisser la parole à Eva Ruchpaul, une des premières femmes Yogi d'Europe qui enseigne à Paris, à l'institut Eva Ruchpaul, où elle reçoit des stagiaires du monde entier :

Tout d'abord réapprenez à vous servir du diaphragme. C'est, ne l'oublions pas, la cloison qui sépare la cage thoracique de l'ensemble des viscères. C'est le fond de notre appareil respiratoire, il est souple et très mobile. Lorsque nous prenons une profonde inspiration, en temps normal, nous écartons les côtes en augmentant le volume thoracique latéral. Nous bombons le torse en oubliant le fond.

Le yoga nous demande, là comme ailleurs, d'avoir le maximum d'efficacité pour un minimum d'effort, donc de nous servir aussi du fond pour aspirer l'air, comme on tire sur le piston d'une seringue pour absorber un liquide.

La façon la plus aisée de mobiliser cette paroi est tout simplement de bomber l'estomac en avant pour inspire , sans faire trop " gros ventre ". Pour expirer, on laisse l'estomac s'aplatir.

Donc, toujours allongé au sol, les mains posées légérement sur les côtes pour s'assurer que la cage thoracique reste immobile, on inspire par le nez, en poussant l'estomac en avant ( attention à ne pas cambrer les reins ), puis on le laisse revenir lentement à sa place, en expirant, toujours par le nez. C'est un petit mouvement calme. Cet aller et retour doit se faire sans tension, dans un geste fluide comme un soupir...

La deuxième phase de la respiration : le travail de l'amplification thoracique. Toujours étalé sur le sol, dans une position d'abandon, on inspire par le nez, en poussant le diaphrageme d'abord, puis on continue d'inspirer en dilatant l'ensemble des côtes. En somme, l'inspiration complète donne l'image d'un récipient souple qui s'emplirait de liquide : une bouillotte, par exemple. L'eau fait bomber d'abord le fond ( le diaphragme ) , puis tend les flancs en remontant vers le goulot ( la gorge ). Pour l'expiration, même procédé : pour vider proprement une bouillotte ( ou tube de pâte dentifrice) , c'est sur le fond que l'on appuie d'abord, pour chasser le contenu, de proche en proche, vers l'orifice. C'est donc le ventre qui s'aplatira le premier, suivi par la cage thoracique.

La suspension de souffle

Allongez-vous comme précédemment et posez à nouveau vos mains sur vos côtes. Sans ouvrir la bouche mais sans crisper vos mâchoires, inspirer par le nez en poussant votre ventre en avant; ressentez bien le gonflement de votre ventre rempli d'air, gardez cet air, poumons pleins, et comptez jusqu'à cinq ou dix, selon vos possibilités ( en aucun cas vous ne devez forcer et ne jamais dépasser 16 ) : c'est le moment de suspension, de halte. Ensuite, expirez en ressentant le creux qui s'installe au niveau de votre ventre, comptez le même nombre que pour votre inspir et reprenez le petit va et vient de votre souffle sans forcer.

Les temps de silence, de rien dans cette respiration, doivent être égaux entre eux et seront progressivement allongés sans jamais dépasser 16 secondes. Si vous éprouvez une sensation d'étouffement, c'est que la suspension est mal rythmée : raccourcissez votre temps de suspension. Le Yoga enseigne toujours le confort et l'efficacité avec un minimum d'énergie dépensée.

Les hindous expliquent que pendant cette halte, le prâna, l'énergie vitale, se répand en profondeur, au plan végétatif et nerveux. C'est aussi un procédé très efficace pour que le muscle se lave de ses déchets et que la circulation entraîne rapidement les toxines.

Respirez en marchant

Excellente technique pour les citadins qui apprendront ainsi à oxygéner leur organisme et à mette en place tranquillement le calme et l'attention nécessaires à l'intuition.

Rythmez votre respiration avec vos pas. Faites votre respiration complète avec le nez, faites environ 10 pas en inspirant et 12 à 14 pas en expirant. Remplissez bien vos poumons et expirez lentement en comptant vos pas.

Vous vous habituerez très vite à respirer en marchant, cela calmera en vous " l'agitateur", " celui qui tourne en rond " et vous apprendra à vous centrer sur votre souffle et sur vous-même, ce qui est l'attitude intérieure juste de celui qui veut capter ses propres signaux.C'est parce que je sais m'écouter que j'écoute les autres.

L'air, le vent, l'espace

Sentez l'air sur votre corps, exposez-le à la caresse de la brise ou à la violence de la bourrasque. Marchez contre lui, face au vent, ou laissez-vous pousser, bousculer par lui, le dos rond pour résister à sa force.

Courez et sentez l'air sur vous.

Osez le baptême de l'air et sautez en parachute, c'est une expérience fabuleuse où l'homme devient, pour quelques minutes, oiseau, presque libre dans l'espace.

Donnez-vous de l'air : baîllez ! Avez-vous conscience du bien être que vous ressentez en baîllant ? Prenez conscience de la détente de vos mâchoires, de vos tensions qui s'apaisent, de votre ventre qui se creuse et fait remonter votre souffle.

Soupirez d'aise, de plaisir, de lassitude et vous vous apercevrez que vous faites le mouvement exactement inverse du baîllement. Soulagez-vous de votre air vicié et évacuez vos problèmes !

Ciel, nuages, étoiles

Rêvez en regardant le ciel, regardez les nuages, amusez-vous à décrire ce que vous voyez dans leurs formes moutonneuses et toujours arrondies, racontez-vous une histoire, faites-la partager à vos enfants, à vos amis, à ceux qui vous entourent, amusez-vous à plusieurs : aucun d'entre vous ne verra la même chose.

Contemplez le ciel, le beau ciel bleu, et retrouvez cette clarté intuitive du bonheur : être clair dans ses sentiments, ses actes et ses pensées.

Contemplez la nuit, le ciel étoilé, et cherchez les étoiles. Pensez que chacun d'entre nous est relié à son étoile qui est sa correspondance cosmique !

Mettez-vous debout, bien droit, jambes écartées , bras levés vers le ciel : ne ressemblez-vous pas à une étoile. Savez-vous que Pythagore avait fait de l'étoile à cinq branches le symbole de l'homme en plénitude, le microcosme image du macrocosme ?

La Danse

Danser est le fin mot de vivre et c'est par danser aussi soi-même qu'on peut seulement connaître quoi que ce soit : il faut s'approcher en dansant.

Jean Dubuffet, Prospectus et tous Ecrits suivants, Gallimard.

Danser c'est s'inscrire dans l'espace, devenir oiseau, bondissement, élan, jaillissement. Danser, c'est manifester ses forces vives, sa propre créativité, son instinct d'animal, que notre société dite moderne et policée ne pourra jamais maîtriser. L'homme n'est jamais très loin de l'animal.

Retrouvez vous aussi votre instinct en dansant, en exprimant ce que c'est qu'être un homme et ce que c'est qu'être une femme. Redevenez cette louve, tendre et féroce qui défend ses petits , redevenez ce chasseur qui part tuer le gibier pour nourrir la tribu, le guerrier qui défend femmes et enfants.

C'est en retrouvant nos instincts puissants d'hommes et de femmes, inscrits dans nos corps et nos esprits, que nous accéderons à notre propre individuation.

LE FEU

Le feu est l'ultra-vivant. Le feu est intime et il est universel. Il vit dans notre coeur. Il vit dans le ciel. Il monte des profondeurs de la substance et s'offre comme un amour.

Feu : Chaleur, rouge, sang, sexualité, vie, été, soleil, flamme, éclair, flèche, purification, régénération, action, créativité, masculin; énergie vitale, créative et sexuelle.

Le feu coule dans mes veines, le feu est au centre de mon corps, c'est mon coeur.

L'expérience du Feu

Depuis combien de temps n'avez-vous pas fait de feu ? ramassé des branches et des brindilles, mis en boule du papier, et jetez la mèche allumée dans le tas de fagots ?

Avez-vous déjà fait du feu le soir dans la campagne, ou la nuit sur une plage ? Avez- vous déjà sauté au-dessus du feu , comme lorsqu'au solstice d'été, le 24 juin, filles et garçons bondissaient au-dessus du feu en se tenant la main?

On ne dira jamais assez la magie du feu, le pétillement des flammes, le craquement du bois, l'odeur des bûches. Le feu invite à la rêverie solitaire, à la nostalgie poétique, à la méditation sur le temps qui passe. Entre amis, en famille, il incite à la causerie, aux confidences. Avez-vous déjà remarqué que l'on se dispute rarement devant le feu ?

Etre enflammé

Etes-vous plein de feu, de flamme, êtes-vous passionné, convaincu et convaincant, prêt à devenir brasier ?

Le feu donne le désir et la joie de vivre.

Le conseil que me donne la flamme c'est de brûler haut, toujours plus haut, car le mouvement de l'esprit est comme celui du feu, il se fait en ascension.

La flamme renvoie l'homme à la verticalité :

L'art de sauter au-delà de soi-même est partout l'acte le plus haut. Il est le point d'origine de la vie, la genèse de la vie. La flamme n'est rien d'autre qu'un acte de ce genre.

Imagination et rêverie

L'imagination n'est pas un état de l'être, c'est la vie elle-même.

Avez-vous déjà remarqué qu'il faut nourrir le feu, l'alimenter, au risque de le voir s'éteindre, dépérir. L'homme participe à l'alimentation du feu et dans le même temps, le feu redonne à l'homme sa lumière et son esprit. Il alimente son âme et la convainc de son rapport à Dieu, à l'Etre.

Les Feux de la Nature
Le ciel s'éteint et les marronniers brûlent , écrit Jean Bourdeillette ( les étoiles dans la main, Seghers ), ou dans un autre ouvrage :

Tulipes de cuivre Tulipes de feu Tordues dans l'ardeur De ce mois de mai

Relisons aussi ces très beaux vers d'André Pierre de Mandiargues :

Le feu des génraniums illumine la houille ( Les Incongruités monumentales, Laffont ).

Quant à Frazer, voici ce qu'il écrit sur l'origine du feu en Asie :

Quand les Menri entrèrent en contact avec les Malais, ils trouvèrent chez eux une fleur rouge . Ils se réunirent en cercle autour d'elle et étendirent au-dessus leurs bras pour se chauffer.

Regardez aussi les flammes fauves de l'automne, ces arbres roux et cuivrés qui dorent les mois d'octobre et de novembre ! Et le flamboiement de l'érable en plein coeur du printemps ? Sans parler de cet arbre au nom d'oiseau : le Flamboyant !Vivez le feu, brûlez-vous à ses flammes, attisez sa braise, recueillez ses cendres !

L'air et le feu !
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19 août 2014 2 19 /08 /août /2014 06:38
Régénérer nos capacités intuitives naturelles

LA TERRE ET L'EAU

LA TERRE
Mon âme est pétrie de boue et de tendresse

Rozanov, Esseulement.

TERRE : Femme, Féminin, Fécondité, Matrice, Mère, Energie physique, matérielle, concrète, les racines, le sens de la réalité, le centre.

Je marche sur la terre, sur le sol; je marche sur l'herbe des prairies, sur le gazon des jardins et des parcs, sur le sable des plages, sur les galets des grèves, sur l'asphalte ou le bitume des villes.

Je parcours la terre.

Je suis faite d'enracinements et d'élans, et mon corps se situe entre terre ( mes racines ) et ciel ( mes élans, mes aspirations ).

La terre est vivante, elle nous communique ses énergies. C'est par nos racines, nos pieds, que nous puisons les forces telluriques. Les Anciens connaissaient ces principes et ne construisaient leurs maisons qu'après de nombreuses observations. Ils respectaient certaines orientations, connaissaient le pouvoir des ondes positives ou néfastes. Aujourd'hui, entassés dans des immeubles, nous avons perdu ce contact essentiel avec la terre.

Nous avons tous des souvenirs inoubliables de pelles, de seaux, de terre, de sable et d'eau que nous malaxions. Ah, les plaisirs de la terre et de l'eau qui se terminaient toujours par : " Arrête de jouer avec l'eau, tu vas t'en mettre partout ! Mais, regarde, tu as de la boue sur ton pantalon, tu es tout sale " .

Sale ! Non, la terre n'est pas sale ! Elle est lourde, compacte, légère, grasse, belle et franche ! Chaque enfant retrouve les gestes innés du potier qui créent et donnent vie avec la terre et l'eau, deux éléments féminins, deux éléments qui évoquent les Grandes Déesses Mères, L’ETERNEL FEMININ..

Dans de nombreux mythes cosmogoniques et, spécialement, en Egypte, le dieu potier Khnoum est créateur du monde. Il est considéré comme le potier divin, qui façonne l'oeuf d'où sortiront le monde et l'homme.

Certaines tribus africaines ont coutume de manger la terre, la femme enceinte en avale. Dans leur conception de la hiérogamie ( le mariage sacré ),L'union des deux principes complémentaires Terre-Ciel, les Dogons se représentent la terre comme une femme étendue sur le dos, la tête au nord, les pieds au sud.

Très souvent assimilée à Gaïa, la Mère primordiale, la Terre est un symbole de fécondité et de régénération : Elle enfante tous les êtres, les nourrit, puis en reçoit à nouveau le germe fécond, Eschyle , Choéphores,127-128.

L'expérience de la Terre

C'est un exercice simple qui vous fera prendra conscience de ce que j'appelle le point d'ancrage, l'enracinement dans la terre et vous rappellera que l'homme a, au propre comme au figuré, les pieds sur terre, et que si paradis, il y a, il est ici et nulle part ailleurs, que notre évolution, notre croissance, notre développement se travaillent ici et maintenant.

Vivons sur terre, vivons dans le présent !

Je marche pieds nus dans l'herbe, tôt le matin, lorsque la rosée de la nuit imprègne encore les brindilles. Je me concentre sur mes pieds, sur mes talons ( mes racines ), mes orteils et je savoure cette marche silencieuse qui contribue à renouer le contact souvent perdu avec la nature.

Je marche et respire tranquillement en me sentant relié aux forces puissantes de la terre, à cette matrice dont je suis issue. Je m'arrête et j'ancre solidement mes pieds sur la terre. Je ferme les yeux et j'imagine que de mes talons poussent des racines ( n'ai-je pas une plante aux pieds ? ) qui s'ancrent profondément au centre même de la terre, là où aucun humain n'est jamais allé. Oui, c'est là que je suis ancrée et ce point d'ancrage que je ressens si fortement au niveau de mes talons me préserve de tout fantasme, de toute vanité, de toute illusion stérile.

Pensez à ce que disait Confucius :
Le sage donne son principal soin à la racine.
Je me centre et m'unifie, je m'attache et me libère.
La méditation sur la terre procure apaisement et sérénité.

Connaître la terre, c'est la toucher, la caresser, la prendre dans mes mains, enfoncer mes pieds dans la glaise, me coucher dessus et peser de tout mon poids sur cet immense corps vivant.

Faire l'expérience de la terre, c'est me rouler sur elle, c'est poser mon visage contre le sien, c'est toucher les plantes, les fleurs, les pierres avec confiance et abandon, c'est les reconnaître comme d'autres organismes vivants qui m'entourent et avec qui je communique en toute simplicité.

Si je vais mal, si je me sens en décalage avec moi, avec les autres, si je me sens triste ou malheureuse, je me couche sur la terre et cela m'apaise, me reconnecte à l'essentiel.

Je me colle contre l'arbre avec mon dos ou mon ventre, ou je place mes mains sur son écorce, et je le sens vivant.

La vie végétale nous donne la tranquillité du rythme lent, le grand rythme tranquille. L'arbre est l'être du rythme annuel :

C'est lui qui est le plus net, le plus exact, le plus sûr, le plus riche, le plus exubérant dans ses manifestations rythmiques. La végétation ne connaît pas de contradiction. Aucune tempête n'empêche l'arbre, à son heure, de devenir vert... Et quand une fleur va s'ouvrir, quand le pommier va donner sa lumière, sa propre lumière, blanche et rose, on saura bien qu'un seul arbre est tout un univers. Gaston Bachelard, L'air et les songes.

Faites ces gestes et écoutez ce qui se passe à l'intérieur de votre corps, de votre mental, de votre coeur ! Sentez-vous la terre sous vos pieds, sentez-vous les racines de vos talons s'enfoncer dans le sol, sentez-vous l'écorce de l'arbre ? Sentez-vous la vie ?

Vous êtes entrain d'expérimenter la dimension cosmique de votre être et c'est le passage par la Terre qui permet cette prise de conscience. C'est par l'ancrage en son centre que nous pouvons tendre les bras vers le ciel!

La Terre et l'Eau sont les deux âmes féminines de notre être.

L'EAU

Venez, ô mes amis, dans le clair matin, chanter les voyelles du ruisseau ! Où est notre première souffrance ? C'est que nous avons hésité à dire... Elle est née dans les heures où nous avons entassé en nous des choses tues. Le ruisseau vous apprendra à parler quand même, malgré les peines et les souvenirs. Il vous redira à chaque instant quelque beau mot tout rond qui roule sur des pierres.

Gaston BACHELARD; L'eau et les rêves.

L'eau : origine et source de la vie, l'eau purifie, lave, régénére, revivifie. Elle évoque la mer, l'océan, les sources, les rivières, les torrents, la pluie, les larmes, l'inconscient; l'énergie émotionnelle, affective, imaginative et créative.

A 60% notre corps est fait d'eau et nous serions tous nés de l'océan primordial, ancêtre d'un lointain et ancestral poisson ou serpent de mer !

L'eau m'apaise, me calme, me remet dans l'état foetal avec celle qui, pour toujours, symbolise l'Amour, la tendresse, le pardon, le rêve de fusion absolu et éternel : la mère.

L'intuition se développe et se cultive au contact de choses simples. La vie, en elle- même, est simple, évidente comme un rayon de soleil, facile comme le verre d'eau fraîche que vous buvez par une chaude après-midi d'été.

L'expérience de l'eau

L'eau désaltère au sens le plus profond.

Redécouvrez la joie de jouer avec l'eau. Ouvrez le robinet et laissez l'eau couler sur vos poignets, sur vos mains. Aspergez votre visage, vos bras, votre torse d'eau.

Etendez-vous dans votre bain, rentrez dans l'eau, sentez vos muscles se relâcher, votre esprit se détendre. Quelles sont les idées qui viennent à vous? Ne ressentez- vous pas l'abandon de vos tensions musculaires, la décrispation de votre mental ? Amusez-vous à faire des associations de mots sur l'eau, sans vous brider, sans vous censurer.

Laissez flotter votre esprit et votre corps et savourez l'eau.

Prenez une douche et identifiez la sensation de bien-être ressenti lorsque le jet passe sur votre corps. Passez du chaud, au tiède, puis au froid, revenez au chaud. Coulez-vous dans les glissements de l'eau.

Etre intuitif c'est conserver son regard d'enfant et personne n'est plus attentif et plus attentionné qu'un enfant à ce qu'il fait dans l'instant présent.

Lorsqu'il pleut, sortez sans parapluie; marchez sous cette eau féconde qui descend du ciel telle une bénédiction. Mieux, mettez-vous nu sous la pluie et laissez votre corps, votre esprit et votre âme retrouver de très vieilles sensations communes à tous les hommes ! Retrouvez votre instinct d'humain qui accueillait l'eau comme un signe de fertilité et de fécondité !

Les jeux de l'eau et du bain

Marchez pieds nus au bord de la mer, retrouvez le goût de la vague qui fouette votre jambe ou caresse vos pieds. La marche en bordure de mer est comme un bain de jouvence qui nous revitalise : le ressac de l'océan nous ramène à l'inspir et à l'expir de notre souffle; le bruit étrangement connu de cette eau salée qui se brise sur le sable, le cri des oiseaux., favorise le calme intérieur et nous fait retrouver la sérénité de l'instant.

Osez vous baigner dans une rivière, dans un fleuve et découvrez la fluidité et la souplesse de l'eau sur votre peau ! En montagne, buvez l'eau du torrent, aspergez- vous de cette eau vive et toujours printanière qui chante sur les rochers, rebondit sur les galets et rit à vos oreilles !

Baignez-vous nus ! Quel bonheur d'être sans vêtement dans l'eau !

Amusez-vous avec l'eau, elle est comme la terre, féminine et protectrice, douce et cruelle, soumise et violente ! Mettez-vous sur le dos et laissez-vous flotter en regardant le ciel, ou au contraire, faites un bon crawl, étirez tout votre corps, avancez avec et contre l'eau. Si vous ne savez pas nager ou si vous avez peur de l'eau, réapprenez son contact, accordez-lui votre confiance. Rappelez-vous que le corps de tous les humains est fait d'eau et, peu à peu, apprivoisez votre peur. Parlez à l'esprit de l'eau : rappelez-vous que les Anciens avaient fondé de nombreux lieux de cultes près des sources et des rivières. Ecoutez la voix de l'eau et participez à sa musique !

L'été, ma saison de prédilection, je marche avec joie et ardeur dans la mer. Je regarde, enfants et adultes, retrouver les gestes et les jeux rituels de l'eau. Avez-vous remarqué que les enfants ne veulent jamais sortir de l'eau ? Et vous, quels sont vos rapports avec l'eau ?

Si vous avez un jardin ou tout simplement un balcon avec des plantes ou des fleurs, prenez plaisir à les arroser, à retrouver cette union de la terre et de l'eau, car l'eau féconde la terre et la terre est le réceptacle de l'eau.

Sur un plan initiatique et symbolique, l'eau est la matrice qui donne une nouvelle naissance, tout comme la terre qui permet à la graine de croître en son sein. Le myste est immergé dans l'eau qui le ramène à l'état indifférencié et le replace dans un état potentiel d'individuation, le préparant ainsi à sa seconde naissance. Si notre première naissance fut charnelle, la seconde naissance est toujours d'ordre spirituel.

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